Le MSP va rouler pour Bouteflika

Son madjliss Echoura s’est réuni hier

L’instance du parti, qui était en réunion, tard, hier, n’avait pas encore annoncé officiellement sa décision.
La session du madjliss echoura du MSP, laissée ouverte depuis la première réunion du 16 janvier dernier, qui n’a pas suffi pour trancher entre deux options dominantes (cautionner une candidature extra-partisane ou aller à l’élection avec son propre candidat), s’est poursuivie à huis clos, tard, dans la soirée d’hier au siège national situé sur les hauteurs d’Alger. L’entrée du local est demeurée fermée aux journalistes au même titre que les téléphones cellulaires des responsables du parti, de telle manière qu’il était très difficile de connaître la décision de l’instance souveraine entre deux congrès par rapport à la présidentielle du 8 avril 2004. Il s’agissait, à vrai dire, de confirmer officiellement l’arrimage du mouvement à la candidature du chef de l’État, bien que la démarche ne suscitât presque plus de doute depuis que le président Bouteflika avait gracieusement octroyé quatre sièges au parti dans le quota des sénateurs désignés et les honneurs dont il avait gratifié Bouguerra Soltani durant la prière et la cérémonie de présentation des vœux de l’Aïd el-Adha.
Dès lors, le rapprochement de la direction du MSP du cercle présidentiel est devenu de notoriété publique. Le la est toutefois donné par l’Union générale des étudiants libres (UGEL), organisation estudiantine satellite, qui a annoncé, il y a quelques jours, qu’elle appuie la candidature de Bouteflika et le retrait subit et non expliqué du parti du groupe des onze. La direction du MSP a continué pourtant à entretenir l’ambiguïté sur la position à adopter en perspective du prochain scrutin. Il faut croire que le mouvement se devait de mûrir sa décision afin de rendre plus confortable sa situation sur l’échiquier politique. D’autant que les échecs qu’il a essuyés aux élections législatives et locales de 2002 et le décès de son charismatique président Mahfoud Nahnah en juin 2003, ont fragilisé le parti, dont la présence dans les institutions de l’État (Assemblée nationale, assemblées locales et gouvernement) a été réduite à des portions congrues.
Ce qui revient à penser que même s’il avait planifié depuis longtemps de s’arrimer une seconde fois à la candidature de Abdelaziz Bouteflika, il escomptait en tirer un maximum de dividendes. À l’ouverture de la session extraordinaire du madjliss echoura, il y a près d’un mois, Bouguerra Soltani a déclaré que le scrutin présidentiel se déroulera en un seul tour si le MSP décidait de soutenir un candidat non partisan (Bouteflika pour ne pas le nommer). Il fournira, dans son entendement, le plus qui portera ce candidat aux nues. Mais avant de s’engager officiellement dans cette voie, le MSP devrait s’assurer que c’est bien là que réside le bon choix pour lui.
S. H.