La Tunisie championne d'Afrique

CAN 2004

Stade 7-Novembre de Rades, affluence record, pelouse en excellent état, bonne organisation, arbitrage du trio : Ndoye Falla (Sénégal) assisté par Tomusange Ali (Uganda) et Mudzamiri Brighton (Zimbabwe)
Avertissements : Roumani, Regragui et Naybet (Maroc). Jaziri (Tunisie)
Buts : Dos Santos (5’), Jaziri (51’) pour la Tunisie Mokhtari (38’) pour le Maroc
Composition des équipes :
Tunisie : Boumnijel, Hagui, Jaziri (Mhadhebi), Trabelsi, Nafti (Mnari), Dos Sontos, Bouazizi, Chadli, Jaïdi, Ben Achour (Ghodbane), Clayton. Entraîneur : Roger Lemerre.
Maroc : Fouhami, Regragui, Roumani (Zaïr), Ouaddou, El-Karkouri, Naybet- Kissi, Safri (El-Yaâgoubi), Mokhtari, Chamakh, Hadji (Braham). Entraîneur : Badou Zaki.
La 24e édition de la Coupe d’Afrique des nations a pris fin hier. La sélection nationale de la Tunisie a été sacrée champion continental pour la première fois dans son histoire, à l’issue de sa victoire sur la robuste équipe marocaine, auteur d’un parcours épatant.
Roger Lemerre, coach des Aigles de Carthage, vient, lui, de rafler son troisième titre international, après celui obtenu avec l’équipe de France, champion du monde (1998) et d’Europe (2000).
Profitant de l’hésitation des joueurs marocains, les protégés de Lemerre n’ont pas hésité à se mettre dès les premières secondes de la rencontre dans la bataille. Soutenus par quelque 50 000 de leurs supporters, les tunisiens ont fait subir à leur vis-à -vis un premier quart d’heure d’enfer. Ils (les tunisiens) n’ont pas donné le temps au rusé coach du Maroc de tâter le terrain. Dos Santos et ses compères sont allés, en effet, s’installer dans le périmètre marocain, créant, du coup, plusieurs occasions de but. Les efforts des tunisiens donnèrent leurs fruits, 5 minutes seulement après le début du match. L’auteur du but tunisien était l’attaquant tunisien, d’origine brésilienne, Dos Santos. Une réalisation qui fit exploser les gradins. Un début prometteur pour les locaux en quête d’une première consécration continentale. Les coéquipiers de remuant Jaziri auraient même pu tuer le match toujours par l’entremise de Dos Santos qui a raté six minutes plus tard une belle occasion de creuser l’écart. Le round d’observation bouclé, les Lions de l’Atlas reprirent confiance. La bataille devenait dès lors acharnée au milieu du terrain. Après quelques tentatives déjouées par l’arrière-garde tunisienne, les hommes de Badou Zaki nivelèrent la marque par Mokhtari qui hérita d’un retrait lumineux de l’inévitable Hadji (38’). Les supporters locaux viennent ainsi de subir la douche écossaise. Le doute gagne les coéquipiers de Bouazizi. Les Marocains, de plus en plus entreprenants, tentèrent le coup de ko. Le défenseur suspendu, Badra, s’adresse aux supporters, leur demandant d’encourager l’équipe dans ces moments difficiles. Mais l’arbitre de la rencontre, M. Ndoye, intervient et siffle la fin d’une première mi-temps qui fut d’un niveau élevé.
Visiblement, les Lions de l’Atlas ont toujours du mal à entrer dans le match. Tout comme la première période, la seconde a connu le même scénario. À la 51’, Jaziri, profitant d’un mauvais renvoie du gardien Fouhami, redonne l’avantage à la Tunisie. Sentant avoir les moyens de revenir une nouvelle fois au score, les Naybet et consorts se ruèrent vers l’attaque. Le coach Badou Zaki aligna le très redoutable attaquant Zaïri à la place de Hagui, histoire de donner plus de punch à la ligne d’attaque. De leur côté, les tunisiens optent pour la défense tout en essayant de procéder par des contres fulgurants qui faillirent à maintes reprises faire mouche. C’était, en fait, une véritable bataille tactique sur le rectangle vert. Du coup, le niveau de la partie baissa sensiblement. Dans les gradins, la pression monte crescendo à force que les minutes s’égrènent. Dans les dernières minutes, les tunisiens ont fait preuve d’un grand courage en se battant corps et âme contre un adversaire qui ne voulait pas abdiquer.
Dans les temps additionnels, tout le monde était debout (staff technique, joueurs et supporters). Ils n’attendaient que le coup de sifflet final de l’arbitre pour se voir couronnés la première fois d’une coupe d’Afrique. L’arbitre siffle et la Tunisie entre dans l’histoire de la CAN. À 17h 10, le capitaine Bouazizi lève le trophée. La Tunisie plonge dans une liesse indescriptible. Rendez-vous en 2006 en Égypte.
K. Y.