Messali Hadj a été hier à l'honneur à Hussein-Dey, à un jet de pierre du stade du 20-Août (à l'époque stade El-Annasser), où il avait prononcé sa phrase restée célèbre : "Cette terre n'est pas à vendre." Entendre l'Algérie. C'était un certain 2 Août 1936. Ce jour-là, le père du nationalisme algérien, pourtant difficilement accepté à la tribune par les leaders politiques de l'époque, avec instruction de "ne pas prendre la parole" a su, au cours de ce meeting populaire, renverser la table par la magie de son verbe qui avait séduit les foules présentes à ce rendez-vous historique, reconnaissant en lui le vrai leader qui montra la voie à suivre : celle de l'indépendance et non celle de l'assimilation prônée à l'époque par les formations politiques légales, comme les Ulémas, les communistes, les AML. Soixante-dix ans après cette date fondatrice, dans l'histoire du mouvement nationale, l'Organisation nationale de la continuité de la génération a organisé une journée d'information. Une occasion pour les anciens compagnons de Messali Hadj, venus de différentes régions d'Algérie, comme Arezki Basta, Ali Agouni, Hadj Bougrioua, de se retrouver comme au bon vieux temps. Le poids de l'âge n'a visiblement pas altéré leur flamme militante, comme on pu l'observer dans l'intervention de M. Agouni et encore moins leur conviction. Ils se revendiquent tous du messalisme décomplexé. Le Dr Abdelatif Lahoual, neveu de Hocine Lahouel, un personnage de premier plan au sein du PPA, retracera dans son intervention la genèse du mouvement national, en mettant en relief l'intelligence de Messali Hadj qui a su, selon lui, arracher progressivement l'Etoile nord-africaine de l'emprise idéologique du parti communiste français pour en faire avec ses compagnons un fer de lance pour faire avancer l'idée de l'indépendance de l'Algérie de la France coloniale. Pour le Dr Lahoual, le meeting populaire du stade d'El-Anasser "a été une rencontre entre un leader et un peule qui était à la recherche d'une voix pour sortir de la nuit coloniale". L'orateur fera le parallèle entre la célèbre phrase de Messali : "Cette terre n'est pas à vendre" avec les menaces de déliquescence et de bradage qui pèsent actuellement sur l'Algérie. Le chercheur en histoire du mouvement national, Mountasser, s'est attaché dans son propos à montrer que les personnalités et partis de l'époque, plus ou moins acquis au projet de Blum/Violette, étaient en décalage par rapport à la société algérienne qui se reconnaîtra spontanément dans le projet politique de Messali Hadj. Arezki Basta, qui vient de publier ses mémoires, Les tragiques vérités qui n'ont pas été dites sur la Révolution algérienne, a sollicité sa mémoire pour égrener des souvenirs des années de feu. Les affres de la prison, sa rencontre avec Krim Belkacem. Arezki Basta, avec son accent de kesbadji, se félicitera aussi de la commémoration organisée le 23 août par le village Aït Ouaïssi, dans la région d'Azzefoun, dont ses parents sont originaires. "J'ai entendu quelqu'un dire à un autre à mon propos ‘il est messaliste', oui je suis messaliste". C'est Ali Agouni, qui se bat actuellement pour la reconnaissance du PPA en tant que parti politique, qui a clôturé les interventions. Lui aussi retracera les différentes étapes du mouvement national, en mettant en relief le rôle de Messali Hadj. "Il avait tiré les conclusions des échecs des mouvements de résistance populaire, il avait compris que l'Indépendance passait d'abord par l'unité nationale". Ali Agouni lance un appel pour que la date du 2 août soit officiellement célébrée. Il rappellera aussi que Messali Hadj, au déclenchement de la Révolution par le FLN, avait ordonné à ses partisans de la soutenir, "peu importe qui est derrière". Puis de conclure son intervention par son leitmotiv, à savoir "une vraie réconciliation nationale entre les Algériens" et "une démocratie réelle avec des élutions libres pour permettre aux Algériens de choisir en toute liberté leurs représentants, dans le cadre d'une Assemblée constituante". O. O. Nom Adresse email