Une commission d'enquête sera dépêchée à Oran par la direction générale des forêts à l'effet de "faire toute la lumière sur cette affaire". "Nous n'avons aucun intérêt personnel à tirer de cette affaire, si ce n'est de protéger le domaine forestier de Canastel des visées avouées de certaines personnes, qui convoitent le seul tissu boisé encore en vie à Oran", a déclaré, lundi, lors d'une conférence de presse, Anouar Remini, porte-parole de l'Association des résidents de Canastel (ARC). Selon ce dernier, le "plan machiavélique" qui se décide depuis dix ans pour "détruire la forêt de Canastel s'est traduit par la mobilisation de la société civile qui a eu gain de cause". Il affirme que c'est la première fois qu'une telle victoire d'un mouvement associatif parvient à infléchir les décisions administratives. Une bataille judiciaire portée haut la main qui a permis de stopper les travaux de construction au profit de deux personnes privées. C'est le terrain ambitionné des 28 lots d'une superficie de 35 ha qui a alerté les membres de cette association écologique à réagir. Les membres de l'ARC s'interrogent sur la vélocité de l'administration pour l'octroi des permis de construire au bénéfice des deux particuliers. "Ces personnes ont obtenu leurs documents délivrés par l'APC le 12 juillet 2012, alors que le POS (plan d'occupation des sols) n'a été avalisé que le 6 novembre de la même année", ajoute-t-on. Pour eux, il était "essentiel" de se conformer au PV en date du 12 août 2006 interdisant toute construction dans le tissu sylvicole de ce dernier, réservoir d'oxygène à Oran. "La forêt de Canastel est constituée de 180 ha de pins d'Alep dont plusieurs sont centenaires", affirme, pour sa part, Hassan Bouridene, président de l'ARC. Plus de deux hectares de pins ont été déjà détruits par des indus résidents, assure notre interlocuteur. Il émet le souhait d'un transfert de la forêt de Canastel à la direction de la conservation des forêts de wilaya, le cadastre ainsi que la clôture du pourtour de cette forêt. Ces dispositions, si elles viennent à être exécutées, pourront redorer le blason terni de la ville et rendre heureuses des milliers de familles oranaises en quête de repos et de fraîcheur. Une commission d'enquête sera dépêchée à Oran par la direction générale des forêts à l'effet de "faire toute la lumière sur cette affaire", annonce-t-on. Il est à noter qu'après s'être prononcé, dans la forme, en faveur de la partie plaignante, en l'occurrence l'ARC, dans le cadre d'une procédure en référé, le tribunal administratif d'Oran a ordonné, dimanche, l'annulation de la suspension du gel des activités de l'ARC, avons-nous appris auprès de son président. La prononciation du même tribunal sur le fond de l'affaire devra être connue dans les prochains jours, apprend-on d'autre part. S'agissant de la plainte déposée par l'ARC contre deux propriétaires privés détenteurs de permis de construire sur le site boisé d'El-Minzah (Canastel), l'affaire a été reportée au 25 septembre à la demande de la partie plaignante, précise-t-on. Cette affaire à rebondissements, qui a éclaté suite à l'attribution par la commune d'Oran de deux permis de construire à des personnes privées, a mis en émoi la population. Pourtant, le caractère sylvicole et environnemental de ce site à la sortie est d'Oran n'a pas été respecté par la direction de l'urbanisme et de la construction et la conservation des forêts de la wilaya d'Oran, qui ont émis un avis favorable. D'où l'éclatement de cette affaire aux relents de parti pris qui a fait couler beaucoup d'encre. Ceci sans compter les reports successifs du tribunal administratif territorialement compétent. Une affaire qui, relève-t-on, a pris des proportions médiatiques tout à fait exceptionnelles, particulièrement depuis la décision, le 24 juillet dernier, de la wilaya d'Oran de suspendre les activités de l'association plaignante pour une durée de six mois, au motif d'"ingérence dans les affaires internes du pays" et "atteinte aux droits acquis par des citoyens sous le prétexte de défense de l'environnement". Cette décision de suspension de l'ARC a été donc suspendue dans la forme par le tribunal administratif d'Oran. K. R I Nom Adresse email