L'initiative du lancement de deux caravanes dans la wilaya de Batna, donne encore une fois raison aux initiateurs, avec ses 61 communes, pour faire profiter le maximum d'enfants et surtout les habitants des zones rurales, lointaines et enclavées. Ainsi deux équipes enseignants de musique, de dessin, comédiens et animatrices se sont dirigés avant-hier, vers deux destination en l'occurrence le chef-lieu de la commune d'El Madher (à 25 km, nord-est de Batna) et Chemora (à plus de 36 km dans la même direction). Pour cette journée, l'équipe a fait une halte à Tahmemt (El Madher), à la salle de lecture de la bibliothèque de la ville où sept ateliers ont été aménagés pour la circonstance. Il est évident que l'atelier de musique ou de dessin attire plus que celui de la lecture dirigée ou du scrabble aussi bien en arabe qu'en français. Mais le principal objectif de la manifestation "Lire en fête" est de remettre la lecture et le plaisir de lire au goût du jour en dépit du déficit, des carence et du retard, nous dit Djaballah Saïda, institutrice avec un parcours de 32 ans d'expérience qui précise : "Nos enfants ne sont pas plus bêtes que d'autres, il est temps de remettre en cause nos méthodes, nos approches, nos sources. On enseigne ce qu'on veut, mais on enseigne ce qu'il faut , en prenant en considération nos indications, car nous sommes sur le terrain et il est miné ce terrain. Les programmes sont élaborés par des personnes qui ne connaissent pas la réalité sous ses différents aspects : culturel, social , linguistique , et même historique". Et d'ajouter : "Les ateliers que vous voyez sont une mine d'informations pour les linguistes, pédagogues, regardez comment les enfants n'ont aucun souci et ne font aucun complexe car y a un milieu ouvert, les quatre murs ont montré leurs limites, j'ai 32 ans de carrière et je sais de quoi je parle". Au niveau de l'atelier de dessin et peinture, un enseignant-artiste peintre, Zouzou Sayef, insiste sur le fait de "vouloir avancer" et insiste : "Lire en fête est une bonne opportunité sinon pourquoi la réaliser ? L'Etat dépense des sommes énormes dans le secteur, la question est de savoir, si ces enveloppes sont utilisées correctement ?". Des chants de joie nous viennent de l'atelier de musique remplie comme un œuf, il faut dire que le jeune musicien Belaïdi, gère comme un grand la séance et les enfants de Chemora en redemandent. Les opinions divergent et les plus sceptiques gardent quand même espoir que "lire" pas uniquement un texte, mais une partition, une image et un livre ne relève pas de l'impossible et que cette culture peut être inculqué si on met les moyens. R. H Nom Adresse email