Bouteflika : “Je veux continuer...�

Il a annoncé hier officiellement sa candidature à la magistrature suprême

Devant un parterre de personnalités, de représentants de partis politiques et d’organisations professionnelles, le candidat Bouteflika a exposé les grandes lignes de son programme électoral. Il souhaite poursuivre l’action entamée durant son mandat.
Il a déclaré répondre favorablement à l’appel de ceux qui soutiennent sa candidature.
Le président Abdelaziz Bouteflika s’est déclaré, hier, à l’hôtel El-Aurassi, officiellement candidat à sa propre succession. Il a affirmé répondre ainsi à des sollicitations pressantes de partis politiques et de la société civile. “Je me devais d'être à l'écoute de l'appel qui me vient d'un très grand nombre d'entre vous, de toutes les régions de notre pays, de formations politiques et d'organisations de la société civile.� Il a ajouté que sa candidature ne saurait évidemment plaire à tous, “l’époque de l’unanimisme est heureusement dépassée�. Il a reconnu qu’il n’était pas totalement indifférent aux attaques qui le ciblent. “Les mots sont parfois blessants. Je fais l’objet de critiques et de surenchères de ceux qui sont loin du pouvoir ou qui ne savent pas quel fardeau il représente.� Pour ne pas montrer outre mesure que l’opposition le désarçonne, il a valorisé grandement les parrainages dont il a bénéficié. “… je les ai perçus comme un appel à poursuivre l'œuvre engagée, à la parfaire, à la compléter. C'est un appel visant à éviter au pays une nouvelle interruption de son parcours vers son développement, et par voie de conséquence, une perte de temps�. Avant d’en arriver à l’annonce solennelle de sa candidature, il a brossé un bilan positif du mandat qu’il achèvera le 26 avril prochain. “Cinq années durant, nous avons ensemble œuvré à restaurer la paix dans notre pays. La politique de la concorde civile que j’ai soumise, par respect aux institutions, à l’approbation du Parlement, puis au référendum, a donné des fruits que nul ne peut nier.� Il a saisi l’occasion pour faire l’éloge de l’armée et des groupes d’autodéfense, dont il a salué le courage et le sens du sacrifice, dans la lutte contre le terrorisme. Le chef de l’État a assuré que le chômage a reculé, que la crise du logement se dénoue progressivement, que l’économie est relancée, que le pays a brisé l’embargo que lui a “injustement imposé la communauté internationale�, que des réformes, dont celui du système éducatif, sont sérieusement mises en œuvre… À ce titre, il s’est engagé à poursuivre la concrétisation du programme qu’il a entamé à son élection en avril 1999, notamment sa politique de réconciliation nationale. Elle “n'exclut pas la poursuite inlassable et implacable de la lutte contre le terrorisme qui, malheureusement, continue son œuvre de destruction et de ruine. Elle a pour but le rassemblement de tout le peuple algérien, sans exclusive ni exclusion…�. Le candidat de l’alliance a promis aussi de “réhabiliter et promouvoir notre amazighité, car nous sommes tous des Imazighen depuis l'aube de l'Histoire�. Bouteflika a affirmé qu’il reviendra au peuple de “choisir la continuité ou le changement�. Il a juré qu’il “veillera personnellement à ce que le scrutin soit transparent pour que le peuple élise en toute liberté son président de la République�. Tranchant quelque peu avec la superbe qu’il a pris coutume d’afficher lors de ses discours, Abdelaziz Bouteflika a insisté sur le fait que le choix des urnes sera souverain. “Je suis fier d’appartenir à ce peuple auquel reviendra le dernier mot.� Il a donné l’impression d’être convaincu que ce “dernier mot� lui sera acquis.