La plupart des commerces ont fermé boutique le jour de l'Aïd el-Kebir. Cette attitude, qui semble s'imposer au fil des années, pousse inévitablement les Algériens à s'organiser autrement pour faire face à la pénurie. Mais jusqu'à quand ? Après le scandale de l'Aïd el-Fitr 2012 durant lequel les commerces ont baissé rideau durant plus de 10 jours allant jusqu'à causer une pénurie d'eau minérale, le ministère du Commerce avait annoncé une série de mesures afin de mettre fin à ce genre de comportement et assurer un minimum de service public durant les jours fériés. Mais malgré les sanctions prévues telles que les fortes amendes et le retrait du registre du commerce, les gérants et propriétaires de magasin continuent de faire fi des lois. Même le système de permanence mis en place par l'Union générale des commerçants et artisans algériens à travers le pays n'a pas fonctionné comme il se doit. Si dans certains quartiers, les boulangers ont respecté la consigne, dans d'autres, ils ont ouvert à 4h du matin pour fermer à 6h ! Bien entendu, les Algériens ont pris leurs précautions en achetant le pain la veille et le congeler pour les jours de l'Aïd. Mais dans l'absolu, le problème demeure entier. Et à l'occasion de l'Aïd el-Kebir, les Algériens ont eu droit au même mépris de commerçants qui ont une fois de plus défié les lois et les instructions du ministre du Commerce, Mustapha Benbada. Hormis quelques boulangers et pâtissiers, la plupart des locaux commerciaux n'ont pas ouvert le premier jour de l'Aïd ni hier d'ailleurs. Pourtant, à quelques jours de l'Aïd, le ministre du Commerce avait rassuré les consommateurs sur l'ouverture des magasins en mettant en avant l'arsenal administratif prévu pour sanctionner les contrevenants. Le directeur du commerce de la wilaya d'Alger avait également indiqué à l'APS que "1 000 commerçants seront mobilisés durant l'Aïd el-Adha à Alger pour assurer l'approvisionnement des citoyens en produits de base sur l'ensemble des communes de la wilaya d'Alger". La Direction du commerce a fixé, en coordination avec les commissions locales, les représentants de l'Union générale des commerçants et artisans d'Algérie (UGCAA) et des associations de protection des citoyens, les listes et programmes des commerçants devant assurer la permanence durant les deux jours de l'Aïd, selon le directeur du commerce. Encore une fois, l'autorité du ministre ainsi que celle de son département sont remises en cause par la réalité. Ira-t-il jusqu'à appliquer la loi et sanctionner les commerçants contrevenants ou tentera-t-il de justifier l'injustifiable comme ce fut le cas pour l'Aïd el-Fitr où il avait minimisé le nombre de commerces fermés ? D S Nom Adresse email