Moins de 50% seulement des boulangers concernés par la permanence sont restés ouverts. La perturbation devra continuer jusqu'à la fin de la semaine. La pénurie de pain s'est prolongée plus de dix jours après l'Aïd. Des files d'attente se forment, ces jours-ci, devant des les rares boulangeries restées ouvertes. Il n'est pas toujours pas facile de trouver une baguette de pain. «Il y a seulement deux boulangeries ouvertes de Ruisseau jusqu'à la place du 1er Mai. Les gens jouent des coudes pour espérer repartir avec une ou deux baguettes. Toutes ces chaînes me font penser au temps des pénuries. Le ministère du Commerce, dont le premier responsable nous a parlé du suivi total de la permanence est incapable d'assurer un approvisionnement en produits de base», enrage un client rencontré dans une boulangerie de la rue Hassiba Ben Bouali. Le spectacle de personnes attendant à l'extérieur d'une boulangerie bondée de monde se répète partout dans l'Algérois, où des consommateurs suent eau et sang pour dénicher quelques baguettes. A quoi est due cette fermeture prolongée des boulangeries ? L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) affirme que la pénurie serait la conséquence de la désorganisation de la permanence les jours de l'Aïd. «Les commerçants informés qu'ils devraient être sanctionnés ou qui l'ont été (près de 300 contrevenants auraient été verbalisés par la DCP, nd) sont occupés par les démarches pour éviter le couperet des gens de la DCP. Des boulangers ont vu leurs employés prolonger leur congé dans leur région d'origine, alors que d'autres ont pu assurer la permanence durant les deux jours de l'Aïd mais ont préféré se reposer et libérer leur personnel les jours d'après, d'où ce nombre important de commerces fermés», estime le porte-parole de l'UGCAA, El Hadj Tahar Boulenouar, qui promet, néanmoins un retour à la normale d'ici à la fin de semaine. Permanence perturbée ! Le ministre du Commerce, Mustapaha Benbada, s'est réjoui du respect du calendrier d'ouverture des commerces les jours de l'Aïd. La réalité a été toute autre. A Alger, moins de 50% seulement des boulangers concernés par la permanence étaient restés ouverts, soutient Boulenouar, qui affirme que 400 boulangers avaient travaillé avec «les aléas» dus à l'absence d'une «organisation sérieuse». Certains commerçants, concernés pourtant par la démarche, ont «fait défection», car ils n'ont pas été informés à temps. «Des boulangers n'ont pas ouvert parce que qu'ils ont reçu la notification une journée avant l'Aïd ou le jour même. Ces gens, qui ne sont pas à blâmer, n'ont pas pris leurs précautions pour garder leurs employés qui sont partis dans leur région d'origine. La permanence a aussi était perturbée par le problème des coupures d'électricité. Des boulangers ont carrément jeté la pâte et nous ont demandé d'intercéder auprès des services du ministère du Commerce pour qu'ils soient indemnisés. Sonelgaz n'a malheureusement pas joué le jeu», s'indigne le porte-parole de l'UGCAA. Des solutions pour éviter que le problème se réédite prochainement avec l'Aïd el Kébir ? «Les commerçants concernés par la permanence doivent être informés en temps opportun, au moins une semaine avant. La liste doit être affichée dans les APC et les daïras, qui doivent s'impliquer davantage. Il s'agit aussi d'élargir l'opération aux autres activités, y compris les restaurants et les transports. Moins de 30% des 70 000 transporteurs ont travaillé le jour de l'Aïd», indique Boulenouar qui souhaite que les représentants de la corporation soient aussi associés aux démarches de la tutelle.