À l'approche de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU prévue à la fin du mois sur le conflit du Sahara Occidental, deux importants journaux, le "Washington Times" et le "Monde diplomatique", ont consacré des articles importants à l'autodétermination de ce territoire autonome. Dans un éditorial consacré à la question du Sahara Occidental, le Washington Times soutient qu'il est temps pour l'ONU d'honorer ses engagements formulés depuis vingt-deux ans pour la tenue d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. Signé par David Keene, l'un des plus célèbres éditorialistes de ce quotidien américain conservateur, l'éditorial intervient quelques jours après celui du journal centriste, Washington Post, qui avait critiqué le roi Mohammed VI pour ses "pratiques autocratiques". Sous le titre : "Une patrie méritée pour les Sahraouis, les promesses faites depuis plus de 40 ans doivent être honorées", David Keene a tenu à rappeler les principales étapes de la genèse du dossier sahraoui en notant que "le Sahara Occidental a été occupé par le Maroc au début des années 70, dès le départ de l'Espagne". Les Sahraouis, a-t-il encore précisé, "ont alors mené une guerre contre l'occupant marocain avant qu'il ne soit convenu d'un cessez-le-feu en 1991, en échange d'un référendum promis par les Nations unies, qui n'a pas encore eu lieu". L'éditorialiste affirme que depuis lors, "le Maroc a dépensé des millions pour mener un lobbying aux Etats-Unis afin de s'assurer que le gouvernement américain n'appuierait pas les Sahraouis qui vivent, soit sous occupation marocaine, soit dans des camps de réfugiés gérés par l'ONU en Algérie". Par ailleurs, il a rappelé que "la Cour internationale de justice a déjà tranché en faveur des Sahraouis et personne ne reconnaît au Maroc un quelconque droit juridique ou historique sur le Sahara Occidental, mais personne ne semble prêt à amener le Maroc à restituer les territoires du Sahara Occidental" au peuple sahraoui. Particulièrement précis dans son argumentation, David Keene affirme également que depuis la fin de la lutte armée entre le Front Polisario et le Maroc en 1991, les Nations unies ont demandé à plusieurs reprises que les Sahraouis soient "autorisés à voter sur leur propre avenir". Mais la réponse du Maroc a été "de déplacer des centaines de milliers de citoyens marocains au Sahara Occidental et d'exiger qu'ils soient autorisés à voter comme condition pour la tenue d'un tel référendum", a-t-il souligné. Dans le même ordre d'idée, l'édition anglophone du mensuel français Le Monde diplomatique pour le mois d'octobre a publié un article sous le titre : "Il est temps d'agir au Sahara Occidental", qui exhorte l'ONU et la France à mettre fin à "l'impasse mortelle" du dossier, tout en relevant les multiples "échecs" de l'ONU et en pointant du doigt la France qui "bloque" les efforts diplomatiques pour l'affaire sahraouie. Dans son article solidement argumenté, le journaliste britannique, Tom Steven, évoque, tout d'abord, la tournée actuelle dans la région de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, dans le cadre d'une "nouvelle offensive diplomatique" afin d'effacer "une des plus sombres taches des dossiers de l'ONU". Selon lui, la visite actuelle de Christopher Ross vise à "briser une impasse qui dure depuis des décennies pour résoudre définitivement le problème de la dernière colonie en Afrique". Evoquant les multiples actes de répression menés par les forces marocaines contre les activistes sahraouis et contre les manifestations pacifiques pro-indépendantistes, il affirme que les violations des droits de l'Homme, rapportées par les journalistes et les ONG internationales, "demeurent monnaie courante". Ayant lui-même visité les territoires sahraouis occupés en 2012, il témoigne avoir eu "des preuves de la répression systématique, des agressions et même des exécutions extrajudiciaires ou de disparitions de Sahraouis". M. T Nom Adresse email