Pratiquement absente pendant près d'une décennie, l'Algérie revient sur la scène diplomatique au Sahel, une région très importante pour la sécurité de ses frontières méridionales en cette période où le trafic en tous genres, particulièrement celui des armes, menace la stabilité de la région. Le vide laissé par Alger a été mis à profit par des puissances occidentales, particulièrement la France, mais également par d'autres pays, qui ne font forcément pas partie de la région, à l'instar du Maroc, pour se replacer alors qu'il n'est même pas membre de l'Union africaine, seule habilitée à gérer les conflits continentaux. Il va sans dire qu'il était temps que l'Algérie reprenne sa place naturelle de leader au Sahel. C'est dans le cadre de ce retour en force qu'entre la tournée entreprise par le nouveau chef de la diplomatie algérienne en Mauritanie, au Mali et au Niger, où il est arrivé hier. Il est clair que la mission de Ramtane Lamamra ne s'annonce pas de tout repos, mais il lui appartient de fournir l'effort nécessaire pour que les choses reviennent à la normale dans cette partie de l'Afrique, où l'Algérie ne peut être considérée comme un acteur de seconde zone, tant elle fut par le passé l'élément déclencheur de toutes les initiatives de développement. Certes, il va falloir en payer le prix car les partenaires de notre pays ont besoin d'être aidés concrètement, car en majorité démunis dans de nombreux domaines, mais la diplomatie algérienne a une mission très importante à remplir dans ce cadre. C'est ce à quoi s'est appliqué le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, en déclarant à Bamako que l'Algérie a apporté une contribution "significative" à la résolution de la crise au Mali, tant au plan de soutien logistique que celui d'aide au développement. "Pendant la crise malienne, l'Algérie était profondément engagée dans des actions de coopération avec les forces armées du Mali et, par la suite, dans l'effort qui a été fait pour la remise à niveau de ces forces armées. Nous étions également très présents, bien que de manière discrète, dans la formation de cadres militaires maliens dans différentes spécialités et cela ne s'est jamais interrompu", a souligné le chef de la diplomatie algérienne lors d'un point de presse organisé au siège de l'ambassade d'Algérie à Bamako, en marge de sa visite dans ce pays. Il a notamment insisté sur le fait que l'Algérie a apporté "une contribution qui n'était ni mineure ni accessoire, mais elle était significative". "Le fait pour nous de participer à la formation, à l'équipement et à l'opérationnalisation d'un certain nombre d'unités des forces armées des trois pays du champ (Mali, Mauritanie, Niger) est à la fois un devoir et un investissement sur la sécurité collective", a-t-il également insisté. Ceci étant, le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, a salué samedi à Bamako le rôle de l'Algérie et rendu hommage à son président Abdelaziz Bouteflika pour sa contribution dans le règlement de la crise au Mali. "Je salue le président Bouteflika sur lequel nous fondons beaucoup d'espoir pour rétablir la paix et la stabilité dans notre pays", a déclaré le chef d'Etat malien à l'issue de l'audience qu'il a accordée au ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Le nouveau chef de l'Etat malien a, d'ailleurs, qualifié d'"excellentes" les relations algéro-maliennes, soulignant que "nul mieux que le président Bouteflika et nos frères algériens pour nous aider à rétablir la paix". Il est allé jusqu'à ajouter que "le soutien de l'Algérie pour nous est fondamental". M. T Nom Adresse email