"Institutions, gouvernance et développement économique des pays du Maghreb", tel est le thème général abordé et largement commenté lors d'un colloque international organisé, hier, à l'université Abou-Bakr-Belkaïd de Tlemcen, avec la participation de nombreux professeurs versés dans la spécialité venus de plusieurs wilayas du pays et d'experts marocains, tunisiens et français. L'initiative de l'organisation de ce colloque (le second après celui de 2012) est à mettre à l'actif de la faculté des sciences économiques, commerciales et de gestion, en partenariat avec le laboratoire de recherche en management des hommes et des organisations (Larmho), le laboratoire de recherche en monnaie et institutions financières dans le Maghreb arabe (Mifma) et la fondation allemande Hans-Seidel. Parmi les axes de recherche proposés aux séminaristes ont figuré les thèmes en rapport avec les institutions formelles et informelles au Maghreb, les institutions et management des ressources naturelles, les systèmes de gouvernance au Maghreb, gouvernance, corruption et institutions, les relations institutions/croissance économique. Le professeur Abdeslam Bendiabdellah, président du colloque, a souligné, dans son allocution d'ouverture, que "l'objectif de cette rencontre scientifique sera de porter l'éclairage sur les effets des institutions économiques, politiques, financières et sociales sur les trajectoires des modèles de développement des pays du Maghreb ainsi que sur l'impact des systèmes de gouvernance de ces institutions au service du développement de ces pays". La communication du Dr Abderrahmane Mebtoul, expert international, sur la sphère informelle, la bureaucratie et la bonne gouvernance en Algérie, a particulièrement retenu l'attention des participants au colloque, suscitant un débat fructueux. Le conférencier a, notamment, souligné qu'"il y a un lien effectivement dialectique entre ces trois aspects", ajoutant que "la sphère informelle est le produit des disfonctionnements du secteur d'Etat et de la bureaucratie elle-même, et influence ainsi les institutions. La sphère informelle contrôle 40% de la masse monétaire en circulation, 65% des segments de première nécessité (fruits et légumes, poissons, etc.) et influe sur les décisions, c'est-à-dire sur les institutions elles-mêmes où il est plus facile d'importer que de produire localement. Ceci a aussi des liens avec la politique économique et sociale." Il a aussi mis en évidence le fait qu'"on ne combat pas la sphère informelle par des mesures bureaucratiques, mais plutôt par des mécanismes démocratiques : Etat de droit, transparence de la gestion politico-économique et sociale". Concernant le dinar, qui a perdu 10% de sa valeur, et dont le ministre des Finances a estimé qu'il ne s'agissait là que d'une dépréciation, l'expert international a estimé qu'"il s'agit plutôt d'une véritable dévaluation", ajoutant que "ceci va inévitablement induire le gonflement des recettes fiscales, notamment en hydrocarbures, et se répercuter sur le pouvoir d'achat des citoyens, et là, l'Etat sera obligé d'intervenir pour accorder des subventions. Ce qui ne fera qu'accroître le déficit budgétaire". D'autres exposés ont traité des thèmes suivants : "Un monde sans leadership ou la mondialisation des égoïsmes", "Institutions et développement en Algérie : analyse d'un parcours", "Institutions politiques et économiques : pour une prospérité économique et sociale en Tunisie", "Efficience institutionnelle et croissance économique : le cas de l'Algérie", "La gouvernance globale des pays du Maghreb : état des lieux et perspectives", "Gouvernance économique et exigences du développement au Maroc à l'heure du Printemps arabe", "Les effets de la politiques d'intégration financière sur la croissance économique : analyse empirique sur les pays du Maghreb", "La crise financière et son impact sur les pays du Maghreb", "Rente et gouvernance en Algérie". B. A Nom Adresse email