La faculté des sciences économiques et de gestion de l'université Abou-Bekr-Belkaïd de Tlemcen, en partenariat avec la fondation Hanns-Seidel de Munich (Allemagne) et l'Agence nationale pour le développement de la recherche universitaire d'Alger, a organisé, durant deux jours, un colloque international intitulé “Les petite et moyenne entreprises (PME) maghrébines : un facteur d'intégration régionale” qui s'est déroulé à la bibliothèque centrale. D'emblée, il a été souligné que “la stratégie maghrébine de développement adoptée en 1991 visait l'intégration économique par l'unification des marchés en vue de dynamiser les échanges et assurer la libre circulation des personnes, des services des marchandises et des capitaux. Même si des retards importants ont été pris par rapport à cette perspective, les marchés maghrébins n'en restent pas moins toujours porteurs d'opportunités à exporter, avec des possibilités de développement unanimement reconnues et encouragées, aussi bien par l'Union européenne que par des institutions internationales. Toutefois, le bon sens veut que cette intégration ne pourra se concrétiser sans une véritable harmonisation des politiques et des stratégies, selon des objectifs partagés”. Le professeur Abdesslam Bendiabdellah, doyen de la faculté des sciences économiques et de gestion de l'université de Tlemcen, président du colloque, est intervenu en premier pour souligner que “le véritable but à atteindre par l'intégration maghrébine des entreprises réside dans le fait que celles-ci soient en mesure d'être compétitives vis-à-vis de celles du nord de la méditerranée, leurs partenaires essentiels. Une telle intégration économique maghrébine, a-t-il ajouté, permettrait, en effet, de créer les conditions d'une compétitivité plus grande pour mes entreprises du fait des effets qu'elles pourraient susciter, entre autres la régulation et la créativité, contournant ainsi la faiblesse de taille du marché de chacun des pays maghrébin”. Devant un auditoire fortement marqué par la présence d'étudiants en fin de cursus en sciences économiques, M. Bendiabdellah a rappelé que le colloque aura à se pencher “sur les contraintes et faiblesses qui rendent complexe aujourd'hui cette intégration maghrébine et qui se traduisent notamment par la grande faiblesse des échanges à travers les pays du Maghreb, et de préconiser les actions indispensables au succès du projet d'intégration qui passent par la promotion des PME maghrébines, fer de lance de ce projet”. S'agissant de l'évolution des échanges au sein du Maghreb, le président du colloque a déclaré : “Il semblerait qu'ils ont connu une certaine progression depuis la dernière décennie, passant de 800 millions de dollars en 1990 à 2,2 milliards de dollars en 2006, soit un taux de croissance annuel de 14%. Toutefois, si ce chiffre indique bien l'existence d'un potentiel de développement du commerce régional, il ne doit pas faire illusion comparée à ceux d'autres mouvements régionaux.”Le doyen de la faculté des sciences économiques a encore souligné que “la conséquence la plus évidente de l'absence d'intégration économique au Maghreb serait un manque à gagner qui ferait perdre aux pays de la région 1 à 2% de leur PIB, estimations déjà avancées en 2006 par la Banque mondiale qui concluait qu'une intégration économique maghrébine entraînerait une hausse de 24 à 34% du PIB”. Au cours de ce colloque, plusieurs thèmes suivis de débats ont été développés par des professeurs et spécialistes algériens, tunisiens, marocains et français, entre autres sur “Les stratégie des PME dans les économies de transition : la sous-traitance, un choix irréversible ?”, “Socio-économie de l'intégration du Maghreb par les PME”, “Etude comparative sur le climat institutionnel de l'investissement des PME maghrébines”, “Harmonisation de l'environnement institutionnel, vecteur de croissances des PME au Maghreb”, “Analyse comparative sur le développement des systèmes financiers des pays du Maghreb et financement de leur PME”, “Le développement des sources de financement des PME en Algérie”, “La privatisation est-elle une opportunité pour le développement des PME ?” et “Le rôle de l'entreprise dans l'union économique du Maghreb arabe”. Les différentes réflexions se sont articulées autour de la perspective d'une intégration économique du Maghreb qui totalise une population de plus de 100 millions d'habitants.