Les New-Yorkais ont tourné la page de leur maire milliardaire Michael Bloomberg, au pouvoir depuis 12 ans, depuis les attentats à l'avion d'Al-Qaïda. Une belle revanche des très pauvres qui constituent 21% de la capitale mondiale de la finance et du nouveau capitalisme monétaire et que le maire des 400 000 super richissimes n'arrêtait pas de tondre, voir de chasser de "sa ville". Avec l'apport décisif des classes moyennes, des élites et des artistes, le démocrate résolument à gauche, Bill de Blasio, a été élu massivement. Son élection est le symbole même du rejet de l'argent-roi et de sa discrimination. Cet Italo-Américain de 52 ans, marié à une Afro-Américaine, succédera à Michael Bloomberg le 1er janvier, après avoir écrasé son adversaire républicain Joe Lhota, avec plus de 70% des suffrages selon des résultats encore partiels. Un score inégalé aux états-Unis où, ces derniers temps, la désertion des urnes marquait non pas l'indifférence mais le refus d'un capitalisme qui est parvenu jusqu'à enfreindre ses libertés originelles pour devenir inique et inhumain. "Les New-Yorkais ont demandé haut et fort une nouvelle direction pour notre ville, unis dans l'idée qu'aucun New-Yorkais ne doit être laissé sur le bord du chemin", a déclaré le vainqueur à la proclamation de sa victoire, remerciant ses supporteurs, entouré de sa femme noire et de leurs deux enfants métis, qu'il avait placés au centre de sa campagne. Il a largement mis en avant sa famille multiraciale, sa femme Chirlane McCray, poétesse, militante féministe extrêmement active, et leurs deux enfants, Dante, 16 ans, et Chiara, 18 ans. Une "modern family" à l'image de New York multiraciale, désormais à 33,3% blanche, 25,5% noire, 28,6% hispanique et 12,7% asiatique. "Combattre les inégalités n'est pas facile, cela ne l'a jamais été. Les problèmes ne seront pas réglés en un jour. Mais je ne cesserai jamais de me battre", a-t-il insisté. L'Italo-Américain que tous les sondages donnaient largement gagnant, avait fondé sa campagne sur "les nombreux New-Yorkais qui se battent pour joindre les deux bouts", promettant de s'éloigner des politiques de l'époque Bloomberg qui a approfondi de façon vertigineuse les inégalités dans la ville naturellement inégalitaire. New York a certes été profondément transformée durant la décennie Bloomberg, plus sûre, plus verte, et qui a accueilli en 2012 le nombre record de 52 millions de touristes, mais au prix le plus fort pour les pauvres, abandonnés à leur sort, et aux petites classes moyennes entièrement livrées au marché, sans aucune protection. Le maire milliardaire a transformé New York en capitale mondiale de milliardaires. Blasio n'est pas inconnu, c'est un New-Yorkais de Brooklyn dont il a été conseiller municipal (2002-2009), qui a fait ses griffes en tant que médiateur élu de la ville et manager de campagne d'Hillary Clinton pour le Sénat en 2000, avant qu'elle ne devienne première dame des états-Unis puis secrétaire d'état du premier président noir des états-Unis. D B Nom Adresse email