Amar Saâdani s'est-il rendu compte qu'il a eu la langue trop pendue, en cognant ainsi comme un sourd sur le DRS et en lançant des piques aussi sournoises contre le Premier ministère ? Ses attaques balourdes, tous azimuts, lui ont permis certes de faire les manchettes des journaux, après une longue diète médiatique, mais elles lui ont valu des recadrages et des rappels à l'ordre qui en disent d'ailleurs long sur la foire d'empoignes qui prévaut actuellement au niveau des centres décisionnels. Il en a trop dit, le téméraire Saâdani, au point de recevoir en pleine figure le boomerang de sa logorrhée. Et la réunion des mouhafedhs, hier, ne peut pas mieux tomber pour lui, pour faire oublier ses pataquès des dernières semaines et passer à une séquence plus politique. En rameutant les 54 mouhafedhs, le nouveau patron du FLN se cherche visiblement des appuis en prévision de la session du comité central, programmée pour le 16 novembre. Une session qu'il pensait être une simple formalité pour valider la liste des membres du BP qu'il aura choisis, mais qui risque d'être pour lui une preuve de force, avec le retour des dissidents qui ne reconnaissent pas "le fait accompli". Contesté par des poids lourds du parti, qui lui ont rappelé que rien n'est encore joué, le chef du FLN se tourne donc vers les mouhafeds, un héritage de Belkhadem, qu'ils cherchent à impliquer dans l'enjeu de la présidentielle. En se déclarant favorable à un quatrième mandat pour Bouteflika, ils se font ainsi le relai de Saâdani qui se veut le héraut exclusif de la candidature de l'éctuel chef de l'Etat. Exit le RND, le MPA et le TAJ qui tiennent à s'accrocher au train de la campagne. Une campagne que des observateurs soupçonnent d'être une mise en scène participant du flou épais qui entoure cette présidentielle pour le moins ubuesque. Car, à entendre Amar Ghoul dire que "seul Bouteflika peut annoncer sa candidature", c'est d'abord une invitation à se calmer adressée à Saâdani qui en fait visiblement trop. Mais c'est surtout signe que pour Bouteflika, en raison de son état de santé, la question n'est pas encore tranchée. Nom Adresse email