Wassila Djemaï, une Algérienne arrivée au Canada en 2011, devait être expulsée, hier, après que sa demande d'asile eut été rejetée par la commission d'immigration et du statut de refugié. Mais après avoir usé de son dernier recours, en déposant mardi une requête devant la cour fédérale, celle-ci lui a accordé, jeudi, un sursis. Mme Djemaï demandait de surseoir à la décision d'expulsion, qu'elle ne remet pas en cause, le temps qu'elle termine ses traitements chimiothérapiques. Wassila Djemaï, alors qu'elle a décroché un contrat de travail, en attendant que sa situation administrative se régularise, découvre, surprise, qu'elle est atteinte d'un cancer du sein invasif et "inopérable". Elle est donc soumise, depuis, à des séances de traitement chimiothérapique. C'est ce motif qu'elle a invoqué, mardi, devant les juges pour surseoir à la décision d'expulsion. Mme Djemaï dit cultiver des appréhensions de ne pas obtenir un traitement sans interruption, tel que demandé par son médecin traitant, une fois renvoyée en Algérie. De plus, son médecin affirme qu'elle "n'est pas apte à voyager". Ayant prix en charge le dossier de la plaignante, la députée fédérale Maria Mourani a sollicité l'intervention du ministre fédéral de l'Immigration et de la Citoyenneté, Chris Alexander, pour des raisons humanitaires. Avant le recours à la cour fédérale, toutes les démarches entreprises sont restées vaines, selon la députée qui a été exclue récemment par son parti, le Bloc québécois (opposition), pour avoir dénoncé la charte des valeurs québécoises ; charte qui vise à interdire le port des signes religieux ostentatoires dans la Fonction publique. "On ne demande pas l'annulation de la décision de déportation, mais plutôt de surseoir au renvoi pour que Mme Djemaï puisse finir ses traitements", a suggéré Mourani. "Je comprends que je dois quitter le Canada, mais je veux quitter le Canada en bonne santé. Je sais comment ça se passe en Algérie. Les cancéreux souffrent d'une maladie ; si je rentre en Algérie, ce sera un suicide pour moi", a déclaré à la presse, entre deux sanglots étouffés, avant de conclure : "Je veux juste terminer mes traitements. Après, je peux rentrer chez moi." Un cri du cœur qui n'a pas laissé insensible la cour fédérale. Y. A. Nom Adresse email