La candidature d'Ali Benflis ne relève plus de supputations, c'est une certitude. Fin prêt à être sur la ligne de départ, il ne cache pas sa volonté d'aller jusqu'au bout, poussé par des comités d'appel à candidature qui fleurissent un peu partout, aussi bien sur le territoire national qu'à l'étranger. Cette décision sera peut-être salutaire pour la crédibilité des prochaines élections jusqu'alors considérées comme une simple validation d'une décision prise ailleurs, au motif des équilibres et des intérêts à sauvegarder. Mais si le Printemps arabe a épargné notre pays, ce ne sont pas les raisons de le faire qui manquaient mais les éventuelles retombées sur la société susceptibles de nous renvoyer à une époque vécue tragiquement et dont les cicatrices ne sont pas encore fermées. Ce qui est certain, c'est qu'il sera difficile de procéder à une confiscation de la volonté populaire. Serait-ce le bon départ, après 50 ans d'Indépendance ? Au niveau des faits, la décision de Benflis de se présenter permettra à cette élection, capitale pour le pays, de sortir de sa torpeur et de bousculer l'indifférence du citoyen quant à son choix. Son propre choix. Cette initiative ouvrira le jeu des alliances et des consensus sans attendre la décision du Président en exercice qui se mure dans un silence assourdissant. Les prévisions, les plans et les tactiques des uns et des autres se trouvent bousculés et c'est tant mieux pour la démocratie. L'annonce officielle de l'ancien secrétaire du FLN, qui interviendrait à la mi-janvier, aura pour mérite de pousser certains à revoir leurs cartes, surtout si l'atout Bouteflika ne sera pas au rendez-vous. Les précipitations à plébisciter un candidat, alors que la chasse n'est pas encore ouverte démontrent chez certains dirigeants de parti un aveuglement de novices de la chose politique ou d'une naïveté qui frôle plus l'impéritie que la candeur. Parmi ces partants avant l'heure, il y a le FLN qui n'en finit pas avec ses turbulences organiques, qui risque d'imploser avec ce choix cornélien que les militants auront à faire entre le Président qui a un ancrage et un des leurs, en la personne de Benflis. Mais si le premier n'est pas vu sur la ligne de départ, le choix ne sera plus difficile à faire. Quant aux autres, qui se sont aussi déterminés avant le moment et sans qu'on le leur demande, ils ne représentent que "les 7 et les 8", retenus par le casting, pour faire de la figuration. O. A [email protected] Nom Adresse email