Le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest, M. Saïd Djinnit, a affirmé, mardi, devant le Conseil de sécurité que la menace de la criminalité organisée restait toujours posée en Afrique de l'Ouest, dont notamment au Sahel, même si cette région africaine continuait à progresser sur la voie de la stabilisation, ajoutant que le trafic de drogue représente une "menace réelle". Présentant le rapport périodique du Secrétaire général de l'ONU, le diplomate algérien a relevé qu'au cours des 6 derniers mois, l'Afrique de l'Ouest avait continué à progresser dans la voie de la stabilisation, attribuant ces progrès à l'engagement des dirigeants ouest-africains regroupés au sein de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de l'Union du fleuve Mano (Côte d'Ivoire, Libéria, Sierra Leone et Guinée). Cependant, a-t-il affirmé, la montée de la criminalité transnationale organisée, sous ses différentes formes et tirant profit de la porosité des frontières et de la faiblesse des institutions nationales, est "la menace la plus lourde". Pour M. Djinnit, il convient de lutter efficacement et de manière coordonnée contre la corruption, de renforcer l'Etat de droit et de mettre fin à l'impunité, autant de fléaux dont se nourrit précisément la criminalité transnationale organisée. Concernant le Mali, il a noté que l'effort initial de mobilisation de la CEDEAO avait été prolongé par l'ONU à travers le déploiement de sa Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), ajoutant que l'ordre constitutionnel et l'intégrité territoriale ont été rétablis au Mali et, depuis l'élection du président Keita, tandis que le processus de dialogue et de réconciliation est encore en cours. M. Djinnit a, cependant, reconnu la persistance au Mali et à l'échelle régionale, de défis majeurs en matière de sécurité et de stabilité. À cet égard, il s'est félicité de la décision des dirigeants africains, tirant les leçons de la crise au Mali, de créer une force de réaction rapide afin de doter l'Afrique de l'Ouest de la capacité requise pour répondre efficacement à d'autres crises et menaces collectives. Dans ce contexte, M. Djinnit a indiqué que la récente visite du Secrétaire général de l'ONU dans la région du Sahel avait contribué à créer une plus grande mobilisation en faveur des pays concernés. S'exprimant encore sur les activités du Bureau des Nations unies pour l'Afrique de l'Ouest durant ce dernier semestre de l'année, M. Djinnit a souligné l'appui de l'ONU au dialogue entre le gouvernement du Mali et les rebelles du nord du pays, ainsi qu'aux processus électoraux au Togo et en Guinée. En ce qui concerne le terrorisme, M. Djinnit a considéré qu'il faudrait renforcer la coordination des multiples initiatives en cours, afin d'agir de manière véritablement concrète, efficace et concertée contre cette "menace croissante". R. I./Agences Nom Adresse email