La droite comme l'extrême gauche ont saisi au vol la "boulette" de Hollande pour chercher à l'affaiblir davantage, au moment où il peine à remonter dans les sondages La boutade du président français au sujet de l'Algérie n'a pas fini de susciter des remous. Alger a pris bonne note de ses regrets et se montre surtout soucieux de tourner la page au plus vite. "Les excuses de François Hollande confortent les relations bilatérales entre les deux pays et consolident leurs intérêts communs, notamment dans le domaine économique", se satisfait Amar Saâdani, patron du FLN, qui qualifie de "positive la démarche de François François Hollande" dans une déclaration faite à TSA. Les regrets du président français constituent, selon lui, un argument solide "pour intensifier le rapprochement entre les deux pays" afin de bâtir des relations "fortes et apaisées, basées sur le respect mutuel". Si Alger considère que l'incident est clos, en France, en revanche, les choses ne se présentent pas de la même manière. L'opposition a sauté sur cette énième incohérence du chef de l'Etat pour sonner la charge et affaiblir davantage celui qui, au bout de deux années de règne, ne parvient toujours pas à convaincre. Le président de l'UMP, Jean-François Copé, a notamment dénoncé un "dérapage verbal" du président, tandis que le leader du parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a déclaré que de tels propos lui donnaient "la nausée". Face à la charge de l'opposition, le parti socialiste est monté au créneau. La "polémique est derrière nous", a affirmé hier à Madrid le ministre français de l'Intérieur Manuel Valls, interrogé sur la boutade du président François Hollande sur la sécurité en Algérie. "Evidemment il n'y avait aucun risque mais les mots de François Hollande ne concernaient en rien ce type de risque et cette polémique, si elle a eu lieu, est de toute façon derrière nous", a affirmé à la presse le ministre français de l'Intérieurs venu recevoir la grande Croix de l'ordre du mérite civil espagnol, des mains de son homologue Jorge Fernandez Días. "Le président de la République a eu l'occasion de s'exprimer hier. N'en rajoutons pas, ça ne sert à rien", a-t-il ajouté. Le chef du groupe parlementaire du parti socialiste, Bruno Leroux, lui aussi, est allé, dimanche, au secours de François Hollande, dans une tentative de calmer la tempête suscitée en France. Pour Bruno Le Roux, "les relations n'ont jamais été aussi bonnes avec l'Algérie", avant de préciser, s'agissant de la boutade du président Hollande, que "si les Algériens ont pris ça pour eux, cela ne leur était pas destiné. C'est pour cela qu'il y a eu des regrets". Et donc, selon lui, "il ne pouvait pas y avoir d'excuses à partir du moment où l'Algérie n'était pas visée. Le président de la République y était en décembre 2012, le Premier ministre y était en décembre 2013. Les relations n'ont jamais été aussi bonnes entre les deux pays, les entreprises n'ont jamais eu autant de liens. Aujourd'hui, nous avons une relation que nous n'avons jamais eue avec l'Algérie". Pour sa part, le ministre du Travail, Michel Sapin, un proche de François Hollande, a dit comprendre les réactions que les propos du chef de l'Etat ont pu susciter en Algérie et a jugé "nécessaire" que M. Hollande se soit exprimé "pour éviter toute mauvaise interprétation". Toutefois, ajoute-t-il, "ce que j'apprécie moins et que je trouve outrancier et même déraisonnable, ce sont les commentaires de tel ou tel responsable de l'opposition française". C'est que la polémique ne semble pas s'estomper en France. A. B Nom Adresse email