François Hollande a fait part dimanche de ses regrets sincères "pour l'interprétation qui est faite" de sa boutade sur la sécurité en Algérie et juge la polémique sans fondement tandis qu'Alger déplore un "incident regrettable". Des responsables de l'opposition avaient auparavant demandé au président français de présenter des excuses officielles, jugeant ses propos indignes de sa fonction.François Hollande, qui fêtait les 70 ans du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) le 16 décembre, s'était félicité de la présence dans la salle du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, de retour d'Algérie."Il en revient sain et sauf, c'est déjà beaucoup", avait-il dit sur le ton de la plaisanterie.Le chef de l'Etat a estimé dimanche que ces "quelques mots" faisaient "l'objet d'une polémique sans fondement"."Chacun connaît les sentiments d'amitié que François Hollande porte à l'Algérie et le grand respect qu'il a pour son peuple, comme l'ont prouvé la visite d'Etat qu'il a effectuée en décembre dernier (2012)", écrit l'Elysée dans un communiqué."Il exprime ses sincères regrets pour l'interprétation qui est faite de ses propos et en fera directement part au président (algérien Abdelaziz) Bouteflika", ajoute le texte.D'abord passée inaperçue, la boutade de François Hollande a été relayée sur les réseaux sociaux et a indigné la presse algérienne.En France, le président de l'UMP Jean-François Copé a regretté "le dernier dérapage verbal du président de la République". "Sur un thème aussi important que la relation de la France avec l'Algérie, l'exigence de la fonction présidentielle n'autorise pas une formule aussi déplacée", écrit-il sur son compte Twitter.L'ex-ministre UMP Valérie Pécresse a trouvé les propos de François Hollande "particulièrement maladroits" "Surtout ce n'est pas digne d'un président de la République", a-t-elle déclaré sur TF1.Le secrétaire général adjoint de l'UMP Geoffroy Didier a invité le président de la République à "présenter ses excuses au peuple algérien" pour cette plaisanterie qu'il qualifie d'"indigne".Du côté de l'UDI, Dominique Paillé a déploré une "attitude affligeante" et, comme son collègue Yves Jégo, a souligné la nécessité pour le chef de l'Etat de présenter "des excuses officielles" à l'Algérie. A gauche, Jean-Luc Mélenchon a tweeté que la boutade de François Hollande lui avait donné "la nausée." En Algérie, pour le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, "le sens de l'humour peut apporter une valeur ajoutée au sens des responsabilités lorsqu'il s'exprime avec élégance, avec mesure". A l'inverse, il "peut être générateur d'une moins-value lorsqu'il aboutit à suggérer que les réalités ne seraient pas celles qui sont à la portée de tous et qui ont pu être vérifiées par tous", a-t-il dit, cité samedi par l'agence Algérie presse service (APS).