Le rideau est tombé, jeudi soir, sur la 6e édition du Festival national de la musique et la chanson amazighes, organisé du 20 au 26 décembre dans la wilaya de Tamanrasset. Le public, composé de jeunes et de familles, s'est ainsi délecté, une semaine durant, au rythme de la musique targui, kabyle, mozabite, chaoui et chenoui. Des moments forts en intensité ont été vécus à l'occasion de cette manifestation culturelle qui se veut un rendez-vous crucial pour l'échange de connaissances et d'expériences mais aussi pour préserver ce patrimoine culturel, considéré, sans l'ombre du doute, comme une partie intégrante de l'identité nationale. De l'avis des organisateurs, les artistes qui se sont relayés à la grande esplanade du festival ont, chacun dans son style, réussi à raviver et à égayer l'assistance. Le premier concert de la soirée de clôture a été donné par le groupe chaouia El Djorf avant de céder la scène à la formation fétiche des Touareg, Imarhane N'Tinezraf (les amis des déserts). En concert à l'étranger depuis le début de l'année, Imarhane revient au bercail pour se réaffirmer en cette occasion et mettre le feu à la ville de Tamanrasset. Isemen Ateglit (Nostalgie), Ideslidh Imedrit (Chanson d'amour) ont été, entre autre les titres interprétés par ce groupe, créé en 2006, et composé de 7 musiciens, "tous des enfants de l'Ahaggar", précise le vocaliste du groupe Iad Ag Ibrahim. Au programme de cette soirée également, Amel Zen qui s'est re-produit dans le moderne chenoui et Ali Amrane (pop-rock kabyle), qui en est à sa deuxième participation après celle de 2009. Ce dernier, ayant débarqué à Tamanrasset avec son ingénieur du son et des musiciens français de renommée internationale, a, en plus des belles chansons interprétées sur scène, donné une touche de professionnel à ce festival en distillant un savant mélange de genres qui fait l'originalité de sa musique. Peu après le début de son spectacle, tout le monde s'est mis à danser sans retenue. Au chant et à la guitare acoustique, Ali Amrane, Koulougli de son vrai nom, avait adopté un style dépouillé et sans fioriture. Ses chansons à textes, comme son sens mélodique, véhiculent l'âme d'une culture trop souvent bâillonnée. Ses compositions, quant à elles, empruntent leur rythmique à l'univers folk rock, avec des accents tantôt blues tantôt pop. Par conséquent, l'enfant de Maâtkas (Tizi-Ouzou) a pu conquérir le public avec son cachet doux et profond. Rappelons que les soirées du festival ont été animées par une constellation d'artistes mais aussi par de jeunes formations à l'exemple de Toumes N'Ténéré (origine saharienne, en tamashek). Créé en 2012, le groupe, composé de huit talentueux artistes en herbe, a fait, faut-il le noter, une entrée percutante avec de belles chansons d'amour puisées dans son premier opus. Devant une assistance bigarrée, le talent de Toumes N'Ténéré s'est affirmé, et a confirmé que "quand on est soutenu, on peut facilement concurrencer les vedettes de ce style en jouant dans la cour des grands". R. K Nom Adresse email