Alors que le marché de l'automobile a connu une baisse allant de 30 à 60% chez certains concessionnaires, les importations, elles, ont enregistré une chute brutale de 52% en novembre dernier. Au moment où les yeux sont rivés vers le leadership que se disputent les deux marques françaises, à savoir Renault Algérie et Peugeot Algérie, en sus des baisses sensibles des ventes, voilà que les importations ont enregistré une chute vertigineuse pour atteindre 18 831 unités importées en novembre dernier, contre 39 357 unités durant la même période de l'année 2012. Soit une baisse de 52,15% (moins 20 526 unités), a signalé un rapport des Douanes algériennes. Et comme il fallait s'y attendre, et en termes de valeur, la même tendance baissière a été relevée pour atteindre un montant de 277 millions de dollars US, soit 22,26 milliards de dinars, contre 486,01 millions de dollars US, soit 39,04 milliards de dinars en 2012, soit une baisse sensible de 43%. Conséquence des baisses dans les ventes et de la hausse des stocks, l'Algérie a enregistré, durant les 11 premiers mois de 2013, un net recul de près de 7,6%, passant de 518 950 unités à 479 670 unités. Cette situation intervient après une année prolifique, à savoir 2012, où les importations des véhicules avaient dépassé les 560 000 unités. Cette baisse attendue et due à l'orientation des dépenses vers le logement et le plafonnement des ménages se poursuivra en 2014 et certains concessionnaires connaîtront une véritable descente aux enfers. Selon les spécialistes de l'automobile et des importations, "cette situation s'explique par une chute de la demande qui s'ajoute à un niveau important des stocks et, enfin, l'orientation des dépenses des ménages vers l'immobilier, notamment le logement AADL". Ainsi, pour Abbès Kaci, consultant international, "cette chute des importations des véhicules enregistrée en novembre dernier s'explique par les difficultés qu'éprouvent les concessionnaires à écouler leurs produits importés, contrairement à l'année 2012 où le marché automobile a connu une croissance exceptionnelle". Et d'enchaîner : "Durant les huit derniers mois de 2013, le marché algérien de l'automobile souffre d'une baisse de la demande conjuguée à un niveau des stocks très important", a souligné la même source à l'APS. Pour sa part, le président de l'Association des concessionnaires algériens de l'automobile (AC2A), Abderrezzak Lachachi, estime que "le marché de l'automobile s'oriente dorénavant vers une baisse continue et cette tendance se poursuivra pour l'année 2014 (...). Les importations des véhicules durant novembre dernier ont connu une évolution logique par rapport au mécanisme de la demande qui a sensiblement baissé durant les derniers mois (...). La baisse observée en novembre dernier est estimée à environ 38% par rapport à 2012 !" Reconnaissant cette descente aux enfers, M. Lachachi qualifie cette situation de "difficile pour les concessionnaires automobiles qui sont confrontés à une baisse sensible de la demande conjuguée à un niveau des stocks très important, ce qui les a incité ces derniers mois à multiplier les offres pour attirer les acheteurs, telles que les importantes remises proposées". À cette situation vient se greffer la décision du gouvernement pour assainir définitivement le marché de l'automobile et rationaliser les importations afin de mettre fin à l'anarchie et aux incohérences qui le caractérisent depuis 2007. D'ailleurs, le décret exécutif 07-390 du 12 décembre 2007 relatif à l'activité de l'automobile sera révisé de fond en comble. Plusieurs ministères sont concernés par ce projet de loi, à savoir les ministères du Commerce, des Finances, de l'Industrie, de l'Energie et des Mines. L'objectif étant de freiner les importations, le gouvernement de Sellal semble décidé à remettre de l'ordre sur le marché national du véhicule neuf. F. B Nom Adresse email