Il fonde son analyse sur certains paramètres liés à la stabilité financière extérieure, la solidité des réserves de changes, la constance monétaire et un taux de change effectif réel proche de l'équilibre. Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, annonce une bonne nouvelle pour l'année 2014. Sans optimisme béat, il estime que tous les ingrédients sont réunis pour que notre pays soit replacé sur le chemin de la croissance économique. Il fonde son analyse sur certains acquis liés à la stabilité financière extérieure, la solidité des réserves de changes, la constance monétaire et un taux de change effectif réel proche de l'équilibre. Tous ces éléments, avoue-t-il, plaident pour la réalisation progressive d'un véritable potentiel de croissance de l'économie nationale dès l'exercice 2014. Encore faut-il que l'investissement productif, nuance-t-il, apporte sa contribution concrète dans ce processus et devienne une réalité en Algérie. Et le financement que requiert tout investissement dans le secteur de la production doit parvenir de l'épargne nationale qui demeure appréciable. En termes plus clairs, le recours à l'endettement extérieur, avertit M. Laksaci, ne doit plus être cette source qui financera l'économie du pays. Cette euphorie n'a pas empêché le premier responsable de la Banque centrale d'attirer l'attention des décideurs quant à la volatilité des prix du pétrole qui risque d'influer négativement sur l'économie, encore et toujours dépendante des hydrocarbures. "L'évolution de la balance extérieure courante au cours des trois premiers trimestres de l'année 2013 confirme la vulnérabilité de la balance des paiements extérieurs à toute contreperformance des exportations d'hydrocarbures, d'autant plus que le trend haussier des importations de biens persiste encore", indique la note de conjoncture de la Banque d'Algérie qui reprend les tendances monétaires et financières au troisième trimestre de 2013, présentée hier par Mohamed Laksaci. Selon les données provisoires de la balance des paiements extérieurs, les exportations d'hydrocarbures en valeur se sont contractées de 12,25% durant les neuf premiers mois, en comparaison avec la même période de l'année 2012. Elles se sont établies jusqu'à septembre dernier à 47 milliards de dollars contre 53,67 milliards de dollars à la même période de l'année écoulée. "Cela a affecté négativement la balance commerciale, notamment au second trimestre", souligne-t-on dans le document. L'excédent de la balance commerciale du pays a baissé à 2,52 milliards de dollars en septembre contre 4,02 milliards de dollars à la fin du premier trimestre. Lors du deuxième trimestre, l'excédent commercial a atteint son niveau le plus bas à 200 millions de dollars sous l'effet de la contraction des exportations des hydrocarbures. Près de 192 milliards de dollars de réserves de changes Or, les importations de biens ont progressé de 10,25% durant le troisième trimestre par rapport à 2012. Elles ont avoisiné les 40,6 milliards de dollars jusqu'à septembre dernier contre 36,88 milliards de dollars pendant la même période de l'année 2012. La structure des importations montre que le groupe des biens d'équipements industriels occupe la première place avec une part de 36% et a contribué à hauteur de 64,47% à l'augmentation du total des importations. L'assurance provient, toutefois, du matelas de réserves sur lequel se prélasse l'Algérie. Un retour à la croissance de l'encours des réserves de changes constitue l'un des principaux éléments de cette stabilité. À fin septembre dernier, les réserves de changes ont atteint 191,866 milliards de dollars après une légère baisse enregistrée à la fin du premier semestre 2013. "La position financière extérieure nette de l'Algérie est solide. Elle est confortée par le niveau historiquement bas de la dette extérieure, et ce, en dépit du ralentissement de la croissance des réserves de changes observé au début de l'année en cours", affirme M. Laksaci. Le niveau de la dette extérieure a régressé à 3,47 milliards de dollars entre janvier et septembre derniers contre 3,67 milliards lors de la même période de l'exercice 2012. Par ailleurs, les prévisions effectuées en septembre relèvent que l'inflation de l'année 2013, en moyenne annuelle, "serait dans les limites de l'objectif arrêté par le conseil de la monnaie et du crédit et devrait se situer à moins de 4%", précise la note. Ce qui pousse M. Laksaci à dire que le tendance à la désinflation s'est confirmée au cours des neuf premiers mois de 2013. L'autre paramètre sur lequel le gouverneur a mis l'accent a trait aux crédits accordés à l'économie nationale. Ces prêts ont enregistré une nette hausse évaluée à 22,5%, soit un montant global de 5 268,06 milliards de dinars à fin septembre contre 4 184,88 milliards de dinars sur la même période de 2012. De ce total, ceux attribués aux entreprises privées sont de l'ordre de 2 290,22 milliards de dinars au cours des neuf premiers mois de 2013 contre 1 940,32 à la de l'année 2012. Le secteur public a, quant à lui, bénéficié de 2 636,87 milliards de dinars de crédits durant la période prise en compte. Le gouverneur reste favorable au financement de l'économie via les banques sous forme de crédits, mais il appelle celles-ci à plus de prudence et pour "une meilleure gestion de leurs fonds et de réduire la part des crédits non performants". B K Nom Adresse email