Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, s'est dit, hier, « confiant » quant à la soutenabilité de la situation financière extérieure de l'Algérie, malgré le déficit de la balance des paiements enregistré l'année en cours. « La position financière extérieure de l'Algérie demeure toujours solide et résiliente face aux chocs externes », a assuré M. Laksaci lors d'une rencontre avec la presse consacrée à la présentation des tendances monétaires et financières du pays lors du troisième trimestre 2013. Raison de cet optimisme ? A fin septembre dernier, les réserves de change ont positivement évolué pour atteindre 191,866 milliards de dollars. « La position financière extérieure nette de l'Algérie est solide, en situation de niveau historiquement bas de la dette extérieure », malgré le ralentissement de la croissance des réserves de change observé au début de l'année en cours, a-t-il ajouté, soulignant que le niveau actuel de ces réserves accumulées « dépasse les seuils d'adéquation habituels pour les pays émergents ». Sur le même chapitre, la Banque d'Algérie a poursuivi en 2013 sa gestion prudente des réserves officielles en mettant en avant le suivi rigoureux et la gestion des risques pour préserver le capital des investissements de toute perte tout en atteignant un niveau de rendement acceptable dans un contexte externe de faibles taux d'intérêts. En parallèle, le niveau de la dette extérieure a régressé à 3,47 milliards de dollars sur la période allant de janvier à septembre 2013 contre 3,67 milliards lors de la même période de l'année précédente. D'autre part, les crédits à l'économie ont, eux aussi, connu une nette hausse en s'établissant à 5.268,06 milliards de dinars à fin septembre contre 4.184,88 milliards de dinars sur la même période de 2012. « Les banques de la place sont aujourd'hui face au défi de répercuter l'expansion du volume des crédits à l'économie tout en assurant une meilleure gestion de leurs fonds et de réduire la part des crédits non performants », a dit M. Laksaci en commentant ces chiffres. Détérioration de l'excédent commercial Toutefois, l'excédent de la balance commerciale du pays s'est détérioré à 2,52 milliards de dollars en septembre contre 4,02 milliards à la fin du premier trimestre. Lors du deuxième trimestre, l'excédent commercial a atteint son niveau le plus bas à 200 millions de dollars sous l'effet de la contraction des exportations des hydrocarbures. En effet, les recettes d'exportation des hydrocarbures ont connu une contraction de 12,25% au cours des neuf premiers mois de 2013 pour atteindre 47,08 milliards de dollars (53,67 mds USD en septembre 2012). Les importations ont, quant à elles, connu une croissance de 10,24% pour s'établir à 40,66 milliards de dollars à fin septembre dernier contre 36,88 milliards sur la même période de 2012. Interrogé sur la procédure d'indemnisation des clients de la banque Khalifa, M. Laksaci a indiqué que cette opération de remboursement est assurée par le Fonds de garantie des dépôts sous le contrôle de la commission bancaire. « La loi est claire. C'est le Fonds de garantie des dépôts qui prend en charge l'indemnisation des déposants de toute banque objet de liquidation ou de retrait d'agrément », a-t-il indiqué. Le Fonds de garantie des dépôts est géré par la Société de gestion des dépôts, alors que son compte est alimenté par les banques de la place avec des niveaux de contribution fixés annuellement par la commission bancaire.