Le fait qu'il ait décidé de provoquer cette réunion est significatif de sa volonté d'entrer dans la compétition présidentielle qui s'annonce d'ores et déjà serrée. Ali Benflis a confirmé hier son intention de se porter candidat à l'élection présidentielle d'avril prochain. Il l'a confirmé lui-même lorsqu'il a rencontré des membres de ses comités de soutien venus de différentes régions du pays. Par cette démarche, l'ancien patron du FLN entend imprimer une cadence accélérée à son projet politique. Bien entendu, le malheureux candidat à la présidentielle de 2004 ne veut pas reprendre sa casquette FLN. "Il veut être élu par le peuple", nous confie un de ses proches collaborateurs présent à la rencontre qui s'est déroulée à son quartier général de campagne. Le fait qu'il ait décidé de provoquer cette réunion et de convier ses comités de soutien est significatif de sa volonté d'entrer dans cette course qui s'annonce d'ores et déjà serrée. Ali Benflis a reçu les délégations avec lesquelles il a eu des discussions autour de sa candidature et exposé les grandes lignes de son programme. La construction d'un Etat fort, d'un Etat de droit où le président (s'il est élu) promet de se soumettre au contrôle des institutions élues. Benflis sera, s'il est élu, le président "qui va rendre compte aux institutions élues", a-t-il promis à ses invités. Son credo sera l'appui exclusif sur les cadres nationaux pour la construction d'un Etat moderne et son développement. "On ne construit pas un Etat ou une nation avec la coopération", aurait-il dit aux membres des comités de soutien qu'il a invités. Pour ce faire, une fois élu, le président aura besoin de cadres compétents pour faire une expertise de l'Etat pour avoir plus de visibilité pour le remettre sur la bonne voie. Il a évoqué également les questions liées aux conditions de la femme, des jeunes, des intellectuels, des artistes... et un clin d'œil au code de la famille, selon la même source. On compte parmi ses soutiens beaucoup de cadres, des élus, députés et maires, ainsi que des militants du FLN et des membres du comité central. Situation qui va davantage accentuer les divisions au sein du parti, même si Benflis refuse de se présenter sous sa bannière. Il attend, nous dit-on, la convocation du corps électoral pour annoncer officiellement sa candidature qui doit intervenir au courant de ce mois de janvier. Resté silencieux depuis sa défaite électorale en 2004, Ali Benflis est revenu sur la scène avec discrétion, en commençant par des réunions restreintes dans son bureau. Mais il a mis une condition pour se présenter : que Bouteflika ne se représente pas pour un quatrième mandat. Un préalable qui semble désormais levé puisqu'il ne pose plus de condition et paraît plutôt sûr de lui et décidé à prendre part à la bataille. Il paraît parmi les candidats annoncés le mieux organisé, selon son entourage. Des comités de soutien ont été créés dans plusieurs wilayas et ont commencé à activer, tissant des réseaux au niveau national. Une longueur d'avance, d'autant plus qu'il se présente sous un autre visage, loin de toute rancune ou animosité, surtout vis-à-vis du président Bouteflika qu'il dit respecter. Reste cependant à connaître les raisons de ce changement de position, la levée de la condition préalable à sa candidature. Est-ce parce qu'il a la certitude que Bouteflika ne se représentera pas ? S'il ose s'aventurer, n'est-il pas alors sûr d'avoir une chance de gagner ? La seule certitude est qu'il a décidé de participer à cette échéance importante. D B. Nom Adresse email