S'il y a quelques semaines, les animateurs des comités de soutien à Benflis s'exprimaient sous l'anonymat, ces derniers jours, ils s'affichent au grand jour. L'ancien chef de gouvernement et ancien secrétaire général du FLN, Ali Benflis, est pressé d'annoncer sa candidature à l'élection présidentielle du mois d'avril 2014 par les comités de soutien. S'il y a quelques semaines, les animateurs de ces comités qui se multiplient de jour en jour s'exprimaient dans la presse en gardant l'anonymat, ces derniers jours, ils s'affichent au grand jour. A Bouira, comme à Sétif, à El Tarf et Jijel, ils ont organisé, ces trois derniers jours, des réunions publiques pour appeler le candidat malheureux à la présidentielle de 2004 de sortir de son mutisme et d'annoncer sa candidature. Ces animateurs sont issus du mouvement associatif, des anciens parlementaires, d'anciens ministres et d'anciens cadres du FLN qui lui sont restés fidèles après la déconvenue des années 2003 et 2004.L'association culturelle Soumoud, activant à Alger, s'est même distinguée par la publication d'un encart publicitaire dans le journal arabophone le plus respectée en Algérie, appelant Benflis à se présenter à la prochaine échéance électorale. Des comités de soutien se sont constitués même à l'étranger en faveur de Benflis. Ce dernier bénéficie également de soutien «non déclaré» de bon nombre de membres du comité central du FLN, mais qui ne s'affichent pas pour le moment. Ces derniers font semblant de cautionner le 4e mandat de Bouteflika, mais dans le fond, ils sont les pires opposants à cette option dont la promotion est engagée par le secrétaire général du parti, Amar Saâdani. Tirant un bilan négatif des trois mandats de l'actuel président, les initiateurs des comités de soutien à la candidature de Benflis estiment que ce dernier est le seul à même de pouvoir redresser la barre et de faire sortir le pays de la crise qu'il vit. Mais l'ancien chef de gouvernement sous Bouteflika garde toujours le silence. Il temporise et fait perdurer le suspense. Cette posture est-elle dictée par la ressemblance du contexte et des conditions de déroulement de la présidentielle de 2004? Ou l'indécision de Bouteflika et son incertitude quant à son avenir politique sont-elles à l'origine de l'attente de Benflis? Ou plutôt, attend-il pour voir plus clair tant le flou qui entoure la prochaine échéance est total? En tout état de cause, des proches de M. Benflis ont fait part de son intention de se présenter à l'élection présidentielle quelles qu'en soient les conditions. Sa candidature est de ce fait attendue pour les prochaines semaines. Le samedi 28 septembre à l'hôtel Hilton, à l'occasion d'un hommage rendu au premier ministre de la Justice de l'Algérie indépendante, Amar Bentoumi, l'ancien chef de gouvernement a annoncé qu'il «fera bientôt une importante déclaration». Plus de 40 jours après, Ali Benflis n'a rien encore déclaré. Les appels pressants des comités de soutien à sa candidature précipiteront-ils son annonce pour casser le silence observé et qui dure depuis...2004?