Dans un contexte de précampagne électorale, il s'agit de savoir si cet incident n'obéit pas à des calculs politiques. La lune de miel entre le FLN et le FFS a-t-elle fini avant de commencer ? En tout cas, les députés des deux partis ne passeront pas les vacances ensemble. C'est désormais le clash entre le plus vieux parti d'opposition et le plus vieux parti et ex-parti unique. Hier, à la Chambre basse du Parlement, lors du débat entamé mardi sur le projet de loi sur l'audiovisuel, les députés du FFS se sont retirés de la plénière pour protester contre ce qu'ils qualifient de "campagne d'invectives et d'insultes" dont ils ont été la cible de la part des députés du FLN. Selon l'entourage du FFS, des députés du FLN, dont Saïd Lakhdari, se sont livrés à des interventions au vitriol, indignes d'une assemblée pluraliste. "Les députés de l'opposition se sont retirés de la plénière à la suite d'une campagne d'insultes et d'invectives dont ils ont été la cible de la part des députés d'une majorité préfabriquée", a annoncé le FFS dans un communiqué rendu public et signé par le chef du groupe parlementaire, Chafaâ Bouaïche. "Ils ont été jusqu'à faire l'éloge du parti unique qui a attenté aux libertés démocratiques", souligne le texte. Le FFS suggère même à demi-mot que cette sortie, probablement concertée au sein de l'ex-parti unique, participe d'un plan préétabli, puisque l'intervention des députés du FFS, hostiles au nouveau texte de loi sur l'audiovisuel, a été programmée "curieusement" dans la nuit du mardi. "Les interventions de ces députés (du FLN, ndlr) se sont transformées en provocations, en réaction aux interventions de nos députés programmées délibérément par le bureau de l'APN pour la nuit du mardi pour ne pas bénéficier d'une large couverture médiatique", soutient le FFS. Pour ce parti, ces "comportements irresponsables", qu'il dénonce au demeurant, confèrent à l'Assemblée un "esprit d'unicité ne jouissant même pas d'un minimum de pluralité". Inattendue, cette charge des députés du FLN se veut comme une réaction aux positions exprimées par les députés du FFS par rapport au projet de loi sur l'audiovisuel. Un des députés du FFS, Me Bouchachi, a même préconisé le retrait de ce texte. Mais il n'est pas exclu que le FLN, dont le nouveau patron, Amar Saâdani, a tenté en vain un rapprochement avec le FFS en envoyant une missive élogieuse au chef historique, Hocine Aït Ahmed, l'invitant à rentrer au pays, restée lettre morte, ait bien préparé le coup. Dans un contexte politique entouré d'opacité, marqué par de grandes manœuvres dans le sérail, il s'agit de savoir si le FLN tente de déstabiliser le FFS que certains soupçonnent de miser sur une éventuelle candidature de Hamrouche, ou simplement de gêner Saâdani en butte à une fronde interne, ou encore de laver l'affront du refus du Hocine Aït Ahmed de répondre à la lettre de Saâdani. Mais les hostilités ne font que commencer... k k Nom Adresse email