Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Amar Saadani, a indiqué dans une interview parue hier dans le journal El Bilad que le président d'honneur du Front des forces socialistes (FFS), Hocine Aït Ahmed, n'a pas encore répondu à la lettre qu'il lui a adressée le 22 septembre dernier. L'ancien président de l'Assemblée populaire nationale (APN) sollicitait tout simplement un rendez-vous avec le leader historique pour «bénéficier de ses conseils, de sa sagesse et de son expérience». Cependant, quinze jours après, le responsable du FLN semble se résoudre à l'éventualité d'une fin de non-recevoir à son courrier. «Je n'attends aucune réponse», disait-il, un peu froissé, à notre confrère. Du côté du FFS, on apprend que la lettre a été bel et bien transmise le jour même à son destinataire. Le premier secrétaire du parti, Ahmed Betatache, contacté hier pour connaître le sort réservé à la démarche de Amar Saadani, a souligné que c'est à l'appréciation du président d'honneur de répondre ou de ne pas donner suite au courrier en question. Dans l'entourage du secrétaire général de l'ex-parti unique, des indiscrétions indiquent que Amar Saadani a tenté une opération de communication auprès du leader historique pour compenser ses différents handicaps : un curriculum vitae qui laisse à désirer, hissé à la tête du FLN dans des conditions qu'une partie du comité central, réuni fin août à l'hôtel El Aurassi, conteste – l'affaire est toujours en justice. Pas seulement : en posant aux côtés de Hocine Aït Ahmed, Amar Saadani veut répandre l'illusion d'un soutien du FFS aux démarches du clan présidentiel et élargir, ne serait-ce que virtuellement, l'alliance qu'il veut mettre en place en vue d'une éventuelle candidature du chef de l'Etat en exercice, en dépit de son état de santé et de son bilan peu reluisant, à un quatrième mandat. Selon un ancien ministre (kabyle), «Abdelaziz Bouteflika lui-même tenait à une prise de vue avec Hocine Aït Ahmed, en envoyant un émissaire kabyle juste pour une poignée de mains». A une question donc sur une éventuelle alliance avec l'ex-parti unique, le premier secrétaire du FFS a affirmé à El Watan que cela n'est pas à l'ordre du jour. Par contre, dit-il, le parti, qui a toujours été pour «une solution négociée de sortie de crise, est prêt à dialoguer avec le pouvoir» mais à une condition, soutient notre interlocuteur. Le texte de la refondation du consensus national pose, selon lui, déjà plusieurs préalables : l'Etat de droit, le respect de la souveraineté populaire et l'indépendance de la justice. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Pour le FFS, «l'élection présidentielle de 2014 n'est pas un enjeu, c'est une question secondaire par rapport aux problématiques que nous avons mises en avant», indique son premier secrétaire, qui souligne néanmoins que la position du FFS quant à la prochaine échéance électorale sera connu au moment voulu. Elle interviendra soit après la convocation du corps électoral, soit avant. La décision revient, dit-il, «aux instances du parti».