L'ouverture de l'audiovisuel au secteur privé est une "évolution importante" en matière de développement de l'Algérie et s'inscrit en droite ligne dans l'élargissement et l'approfondissement de la démocratie, a souligné, hier à Alger, le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel. Intervenant devant les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN), à l'issue du débat autour du projet de loi relative à l'activité audiovisuelle, M. Messahel a exprimé sa conviction que ce secteur "complétera" et "enrichira" le paysage médiatique en créant, a-t-il dit, "une émulation pour plus de performance et une meilleure qualité". "L'idée force est que l'ouverture de l'audiovisuel complète l'ouverture médiatique entamée par celle de la presse écrite en 1990, répondant ainsi aux attentes du citoyen", a-t-il estimé. Le ministre de la Communication a considéré qu'"il est évident que dans un débat démocratique des points de vue peuvent diverger", mais pour l'essentiel, a-t-il relevé, les enjeux que présente ce projet de loi "expriment cette volonté commune de promouvoir les idéaux de progrès et de modernité auxquels aspire la société algérienne". "Ce n'est pas de notre tradition, en tant qu'Exécutif d'interférer dans le rôle et les prérogatives de l'APN", a-t-il précisé, ajoutant qu'à "aucun moment nous n'avons proposé au niveau de la Commission un quelconque amendement. Cependant, notre devoir était de présenter, d'expliquer et de défendre ce projet de loi". "Afin de lever certaines ambiguïtés", concernant l'article 7, alinéa 6 et conformément à la loi organique numéro 99-02, notamment ces articles 28 et 34, M. Messahel a affirmé avoir transmis hier à la Commission des amendements à l'article en question, "améliorant" ainsi la définition des chaînes thématiques "pour introduire une plus grande cohérence" entre la loi organique relative à l'information et le projet qui est soumis, "le but, a-t-il dit, étant d'expliciter la notion de chaîne thématique en mettant en évidence le fait qu'il s'agit d'un programme comportant un ou plusieurs thèmes". Concernant l'autorité de régulation de l'activité audiovisuelle, il a indiqué que celle-ci est "indépendante" à l'instar de ce qui existe dans la plupart des pays développés qui ont une expérience avérée dans le domaine de la régulation de l'activité audiovisuelle. Il a expliqué, à ce propos, que "son indépendance lui donne sa crédibilité vis-à-vis des opérateurs de l'audiovisuel et des citoyens", précisant que "cette indépendance se concrétisera sur le terrain en vertu de ses missions et de ses attributions qui sont clairement définies dans le projet de loi". Il a souligné, à cet égard, qu'"un système de régulation performant est le moyen essentiel pour le développement et la performance de l'activité audiovisuelle". Son rôle principal est de "veiller au respect des lois et règlements en général et de protéger tous les droits des citoyens, notamment ceux relatifs à leur intégrité et au respect de leur vie privée et de conforter sur un autre plan les règles d'éthique et de déontologie", a rappelé M. Messahel. Par la même occasion, il a fait savoir qu'"aujourd'hui, les moyens de communication, en particulier audiovisuels, constituent des instruments de défense nationale et de protection des intérêts supérieurs de la nation", et leur rôle est de "défendre les acquis du peuple, de présenter une information crédible et de promouvoir l'image de notre pays". Il a souligné, d'autre part, qu'"on ne pourra atteindre la performance et arriver à une prestation de qualité sans une prise en charge de la formation". "C'est la raison pour laquelle nous avons décidé de faire de la formation la priorité numéro une du secteur à travers un vaste programme financé par le fonds d'aide à la presse", a-t-il rappelé. Le ministre a indiqué que cette formation s'adresse à "tous les journalistes" du secteur, public et privé, "sans distinction" ainsi que les intervenants dans les différents métiers de la communication. Nom Adresse email