Les militants et les élus sont désormais divisés en deux clans : il y a ceux qui soutiennent les nouveaux mouhafedhs et ceux qui refusent cette nouvelle reconfiguration "dangereuse, inconcevable et inutile", selon eux. Le remue-ménage opéré par le bureau national du FLN touchant dix mouhafedhs dans tout le pays risque de plonger le vieux parti dans une profonde crise interne, à quelques semaines de la tenue de la présidentielle. À Constantine, les cadres, les militants et les élus sont désormais divisés en deux clans : ceux qui soutiennent les nouveaux mouhafedhs (et donc Amar Saâdani) et ceux qui refusent cette nouvelle reconfiguration "dangereuse, inconcevable et inutile", selon eux. L'entrepreneur Driss Maghraoui, désormais ex-mouhafedh de Constantine, peut compter sur ses partisans prêts à aller jusqu'au bout pour renverser la situation. Dans une conférence de presse tenue à la fin de la semaine dernière, les proches de Maghraoui – alors que celui-ci était à l'étranger – ont clairement exprimé leur refus de soutenir le bureau politique, arguant que la mise à l'écart du mouhafedh et son remplacement par le parlementaire Habachi est "injuste" et "inacceptable", compte tenu du fait que personne parmi les membres de la mouhafadha n'a été associé à cette décision. De plus, ils estiment que la division du bureau local en deux mouhafadhas (nord et sud) est une aberration, du moment que des personnes qui n'ont jamais milité au sein du FLN ont été intégrées, et vont jusqu'à soupçonner certains membres de soutenir le candidat Benflis. Au cours de cette conférence de presse, les actuels P/APW et P/APC de Constantine, les représentants de 14 kasmas, des militants et des élus ont publié un communiqué dans lequel ils apportent leur soutien inconditionnel à Maghraoui, et rejettent les décisions du bureau politique de nommer Habachi à la mouhafadha nord et Kharchi à celle du sud. Cette purge opérée par Saâdani est vécue comme une injustice par les proches de Maghraoui, qui comptent envoyer des émissaires pour rencontrer le SG ces jours-ci et trouver une solution. Pour l'heure, la mouhafadha est toujours occupée par les militants protestataires qui ne comptent pas décamper d'aussitôt, et refusent de reconnaître cette nomination de nouveaux mouhafedhs. Une situation inédite puisque, du coup, Constantine se retrouve avec trois mouhafadhas au lieu de deux ! Quoi qu'il en soit, on s'attend à avoir des retentissements ces jours-ci. En effet, les partisans de l'autre camp, accompagnés par les deux émissaires du bureau politique venus d'Alger, à savoir Mostefa Maâzouzi et Ahmed Boumehdi, pour installer les nouveaux mouhafedhs, ont été empêchés de pénétrer à l'intérieur de la mouhafadha la semaine passée. La situation a failli dégénérer entre les deux clans, n'était l'intervention des forces de l'ordre pour calmer les esprits. Par ailleurs, ce remaniement devrait faire l'affaire des comités FLN qui soutiennent le candidat Benflis à l'élection présidentielle. Ils seraient déjà en train de préparer le terrain en attendant de faire une annonce officielle. D B Nom Adresse email