Fausse polémique, nouvelle manœuvre dilatoire pour ne pas ouvrir le dossier palestinien. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry est de nouveau la cible de hauts dirigeants israéliens l'accusant de justifier les menaces de boycottage international contre Israël pour arracher des concessions dans les négociations avec les Palestiniens. Les fuites distillées à Jérusalem et à Washington soulignent que John Kerry doit présenter dans les prochaines semaines ses propositions de paix entre Israël et les Palestiniens, et que celles-ci suscitent une profonde inquiétude chez Benyamin Netanyahu et l'ensemble de la droite et de l'extrême droite qu'il représente. Mais ce tir groupé de critiques de la part de médias israéliens et de leurs homologues aux Etats-Unis, financés par les lobbys juifs, n'est pas nouveau. Chaque fois que le secrétaire américain fait un périple dans la région et il en est à son douzième, c'est la même rengaine : l'administration Obama est accusée de ne pas comprendre la réalité au Moyen-Orient et d'exercer des pressions du "mauvais côté", pour reprendre l'expression du ministre israélien de la Défense passive, Gilad Erdan. "J'aurais aimé que John Kerry explique au président palestinien, Mahmoud Abbas, ce qui pourrait bien arriver s'il continue à refuser de faire la paix", a déclaré ce proche de Netanyahu. Son collègue du Logement, Uri Ariel, un colon qui a allongé les constructions israéliennes sur les terres palestiniennes de Cisjordanie, a pour sa part accusé John Kerry de pas être un médiateur honnête quand il parle de menace de boycott. Sur la même ligne, Netanyahu lui-même a souligné que les tentatives de boycotter l'Etat d'Israël sont immorales et injustifiées et qu'elles n'atteindraient pas leurs objectifs. Lors de la conférence sur la sécurité de Munich, John Kerry a évoqué les risques d'un boycottage américain visant Israël si ses efforts pour parvenir à un accord de paix n'aboutissaient pas. Tous savent que les lobbys juifs veillent au grain et que les ruades de John Kerry ne sont destinées qu'aux régimes arabo-musulmans. Celui-ci n'a-t-il pas affronté la colère des Israéliens, le temps de trouver un nouveau subterfuge aux Palestiniens. Et toujours sans conséquences sur les relations entre les deux pays. Comme précédemment, le département d'Etat américain a rejeté les critiques israéliennes, soulignant qu'à Munich, John Kerry a "uniquement fait référence à un boycott comme une des actions qui pourraient être prises par d'autres, mais à laquelle il s'oppose". Pourtant, côté palestinien, Mahmoud Abbas a proposé, dans une interview publiée hier par le New York Times, qu'une force de l'Otan conduite par les Etats-Unis effectue des patrouilles dans le futur Etat palestinien. Ce dispositif comprendrait également des troupes positionnées en Cisjordanie, à tous les points de passage frontaliers et à Jérusalem-Est. En outre, il a avancé que les soldats et les colons israéliens pourraient rester en Cisjordanie pour une période de cinq ans après la conclusion d'un accord, et non trois comme il le proposait précédemment. Ça ne satisfait toujours pas Netanyahu qui ne veut pas voir s'établir d'Etat palestinien et qui sait disposer toujours de l'appui des Etats-Unis. Le reste est de la poudre aux yeux. D. B Nom Adresse email