À 48 heures du rendez-vous avec la partie palestinienne, Netanyahu a annoncé un appel d'offres pour la construction d'un millier de logements dans les colonies, à Jérusalem-Est (793 unités) et en Cisjordanie (394 unités). C'est plus qu'un manque de sérieux de la part d'Israël dans les négociations de paix censées reprendre mercredi. C'est à vrai dire une nouvelle gifle pour le président américain, qui a mis tout son poids pour la reprise des pourparlers israélo-palestiniens. Les Palestiniens, eux, ne se faisaient plus d'illusions et n'avaient accepté de jouer la comédie de reprise des négociations que parce qu'ils n'ont pas d'autres solutions, lâchés qu'ils le sont par la communauté internationale, particulièrement par les régimes arabes, peu enclins à dire non à Washington et encore plus à frapper sur la table. Le peuvent-ils d'ailleurs, divisés qu'ils sont et suspicieux plutôt les uns à l'égard des autres. L'annonce israélienne est intervenue tandis que le département d'Etat américain indiquait que les négociateurs palestiniens et israéliens allaient "reprendre le 14 août à Jérusalem les pourparlers de paix" entamés fin juillet à Washington. Aucun pays au monde n'accepte de diktats d'autres pays sur les endroits où il peut construire ou pas, a d'ores et déjà averti le ministre israélien du Logement, Uri Ariel, à l'intention de Washington qui est resté silencieux. Provocateur, le ministre a annoncé continuer de construire partout dans le pays, dans le Grand Israël, tel que le conçoit son parti religieux anti-arabe Foyer juif, qui n'accorde pas un pouce aux Palestiniens. Ces projets visent de fait à détruire totalement les bases d'une solution appelée de ses vœux par l'Onu qui vise à établir un Etat palestinien dans les frontières de 1967. Le négociateur palestinien a demandé aux Etats-Unis de prendre position "clairement et fermement" pour mettre un frein à l'appétit vorace des Israéliens. Selon lui, le nouveau programme de Netanyahu est un nouveau "fait accompli" que celui-ci met en place pour déterminer les négociations dans le sens qui lui convient. Netanyahu, cynique et se sachant à l'abri de toutes pressions tant qu'il pourra bénéficier du parapluie américain, a rejeté les critiques palestiniennes et affirmé que ces nouvelles constructions ne changeraient rien à son engagement de poursuivre les négociations avec les Palestiniens ! Ces constructions sont dans des zones qui feront toujours partie d'Israël, quel que soit l'accord de paix possible à l'avenir, a-t-il indiqué, renseignant au mieux sur sa vision de la carte finale de la paix dans la région. Pourtant, il sait bien que c'est cette question des colonies qui avait fait échouer les précédentes négociations en 2010. Netanyahu s'était toujours refusé à proclamer le gel de la colonisation que réclamaient les Palestiniens avant la relance des négociations. À Ramallah, le président palestinien Mahmoud Abbas a rencontré le médiateur américain Martin Indyk, qui apparemment a fait l'impasse sur les nouvelles provocations israéliennes en réaffirmant à Abbas le soutien de son homologue américain dans les négociations qui doivent aboutir à un accord de paix dans les neuf mois, conformément à l'objectif fixé par le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Ah oui, en signe de bonne volonté, Netanyahu a libéré 26 Palestiniens détenus avant les fameux accords de paix d'Oslo de 1993, qui n'ont jamais été appliqués. D. Bouatta Nom Adresse email