Pour la première fois, à un haut niveau des partisans de la candidature du président de la République à sa propre succession, Abdelkader Bensalah, secrétaire général du RND, a abordé l'existence d'un front d'opposition à une 4e mandature. Hier, à la salle des expositions des Pins-Maritimes lors de la cérémonie commémorative du 17e anniversaire du parti, le secrétaire général du RND, Abdelkader Bensalah, a évoqué la présidentielle en des termes surprenants. "Nous assistons à des positions qui exigent l'application des dispositions de la Constitution et les lois de la République sur tout le monde. Elles appellent, dans le même temps, à empêcher des citoyens d'exercer les mêmes droits. À quelle logique répondent ces déclarations ?", a-t-il asséné. Implicitement, il reproche aux opposants à un quatrième mandat de vouloir priver le président Bouteflika de se porter candidat à l'élection présidentielle du 17 avril 2014. Poussant plus loin la diatribe, il a soutenu que "la scène politique connaît, avant le lancement de la campagne électorale, une surenchère dans le discours politique. Cette surenchère est malheureusement relayée par la presse tantôt dans un commentaire tantôt par un verbiage creux". Visiblement déterminé à en découdre avec les voix dissonantes, le patron du RND, et surtout président du Conseil de la nation, soit le deuxième personnage de l'Etat dans la hiérarchie institutionnelle, a estimé dangereux de continuer dans cette voie, d'autant que la situation est exacerbée par la rumeur. "Les effets de la rumeur induisent la confusion dans l'esprit des citoyens. Un flou entretenu par des écrits publiés à l'intérieur et l'extérieur du pays et qui inquiète la population". À partir de là, il a affirmé que les deux derniers communiqués du président de la République sont intervenus à point nommé pour dissiper les malentendus et remettre quelques pendules à l'heure. "L'importance du discours du chef de l'Etat réside dans le fait qu'il a lancé un appel puissant et sincère à tous les Algériens pour qu'ils privilégient l'intérêt de la nation sur toute autre considération", a analysé M. Bensalah. Après les remontrances, le SG du RND a usé du ton de la menace. "Lors de la campagne électorale, nous respecterons les règles du jeu et les lois de la République. Nous défendrons, néanmoins, notre candidat, Abdelaziz Bouteflika, avec force et acharnement pour qu'il soit élu", a-t-il mis en garde. Contre les partis politiques et personnalités nationales, qui ont déjà annoncé leur décision de boycotter le prochain scrutin présidentiel, il a utilisé des mots durs. "Ils ont emprunté ce chemin car ils savent que leurs chances de gagner une élection sont faibles et que leurs programmes politiques ne convainquent plus personne. Ils anticipent sur leur échec par des appels au boycott". De son point de vue, ce jeu ne peut impacter sur le rendez-vous électoral du 17 avril car les citoyens savent où chercher leur intérêt. S. H. Nom Adresse email