Les choses sérieuses ont commencé au RND concernant la préparation de l'élection présidentielle d'avril prochain. Hier, au siège du parti, les secrétaires nationaux et les responsables de la communication ont été convoqués pour peaufiner une stratégie de campagne électorale au profit de Abdelaziz Bouteflika, appellé par le parti à briguer un quatrième mandat. Avant de poursuivre les travaux de cette rencontre à huis clos, le secrétaire général du parti, Abdelkader Bensalah, a donné un aperçu sur les démarches à entreprendre en perspective du scrutin présidentiel. « Cette réunion se veut un espace où seront exposées les différentes visions concernant la prochaine campagne électorale », dira-t-il, en faisant remarquer que la scène politique nationale connaît ces jours-ci de nombreux tiraillements entre ceux qui soutiennent, ceux qui rejettent des candidatures et ceux qui appellent au boycott. Ce phénomène est tout à fait « normal », selon M. Bensalah, et est inhérent à la pratique démocratique. Le secrétaire général du RND souhaite, cependant, que la campagne électorale se déroule « dans le respect de la déontologie de l'action politique et dans le cadre d'une concurrence fondée sur la confrontation des idées et des programmes, loin de toute violence verbale ou règlement de compte ». Le leader du RND a profité de l'occasion pour lancer des messages à l'endroit de ceux qui « tiennent des discours provocateurs, surtout que la prochaine élection présidentielle se tiendra dans une conjoncture délicate, impliquant la maîtrise de soi, la sagesse et la retenue ». M. Bensalah est persuadé que l'échéance électorale du 17 avril « est décisive pour le pays », et c'est pour cette raison que le parti se doit de convaincre les citoyens de voter « en faveur de son candidat ». Il a rappelé que le choix porté sur Abdelaziz Bouteflika n'est pas sans fondement. « Notre parti soutient un homme ayant à son actif d'innombrables réalisations, un homme ayant contribué à faire sortir le pays du gouffre, un homme qui a rétabli la paix, la stabilité, réalisé la réconciliation nationale et consolidé la place de l'Algérie à l'échelle internationale », a-t-il énuméré. Pour le leader du RND, « Bouteflika est trop grand pour être le candidat d'un seul parti ou d'un groupe précis ». Pour toutes ces raisons, il a appelé le président de la République à se présenter à un nouveau mandat. « La candidature de Bouteflika est une revendication populaire, voire une nécessité de l'heure », affirme-t-il. Selon ses dires, « l'engagement du RND dans la campagne électorale au profit de Bouteflika constitue un devoir pour tout parti nationaliste démocratique, et l'objectif est de protéger les intérêts suprêmes de la nation ». « Il n'y a pas de conflit autour du quatrième mandat » Nouara Saâdia Djaâfar, porte-parole du RND, a indiqué, en marge de cette rencontre, que ladite réunion se veut un appel à tous les militants pour adopter un seul discours lors de la campagne électorale en faveur du candidat du parti. Elle précisera que le RND est légaliste et qu'il compte agir en conformité avec la loi concernant la collecte des signatures, une fois que Abdelaziz Bouteflika aura retiré les formulaires de candidature. Elle rassure, à cet effet, que le RND compte plus de 8.500 élus. Ce qui signifie que les voix requises sont d'ores et déjà réunies pour le candidat du RND. Sur un autre registre, Nouara Saâdia Djaâfar a fait savoir que Yahia Guidoum a démissionné du parti après en avoir donné les raisons dans un message adressé à la direction. Comment expliquer ce départ ? « La composante du nouveau bureau politique a fait des mécontents. Ce qui est tout à fait normal », dira-t-elle, en confirmant que « pour le moment, le RND ne connaît aucun nouveau mouvement de redressement ». La porte-parle du RND a affirmé, par ailleurs, concernant certaines déclarations « provocatrices », comme qualifiées par Bensalah que « le RND est connu pour être une force tranquille qui a toujours refusé de s'engager dans ce genre de polémique politique et qui a de tout temps plaidé pour la stabilité des institutions de l'Etat ».