Après Tunis en octobre dernier, c'est au tour de l'Algérie d'abriter les travaux du Comité de liaison de la route transsaharienne (CLRT) dans sa 60e session. La rencontre a débuté hier pour deux jours de débats chapeautés par Farouk Chiali, ministre des Travaux publics aux côtés d'Ayadi, SG du CLRT, en présence de différents ministres des pays concernés par ce mégaprojet vieux de 40 ans. "Le projet dans sa globalité est en bonne voie. L'Algérie, pour sa part, est le pays le plus avancé en termes de réalisation", a déclaré le ministre, soulignant que "l'objet de cette réunion est de soumettre aux ministres chargés des routes des pays membres du Comité (Algérie, Tunisie, Mali, Niger, Tchad et Nigeria) la situation actuelle du projet, ses succès et ses difficultés". La liaison routière Alger-Lagos, qui est l'axe principal dans la partie algérienne, est ainsi fini à 100%, tout autant que la liaison vers la Tunisie (axe secondaire). Reste la 3e partie, longue de 200 km, qui va de Silet (nord de Tamanrasset) vers Timiaouine et Tinzaouatine, qui est actuellement en cours de réalisation. En somme, le projet connaîtra son parachèvement en 2016, selon les affirmations du ministre qui a précisé que "le taux d'avancement s'élève à 95%". M. Chiali abordera, ensuite, certaines propositions à même de rendre plus rentable cette infrastructure sur le plan économique, surtout que le projet, dans son ensemble, à coûté à l'Algérie la bagatelle de 240 milliards de dinars. Il est alors question de l'implication des entreprises et des bureaux de contrôle des pays membres dans les travaux d'achèvement de cette route, notamment la réalisation, prévue à partir de 2014, de 670 km au Tchad et au Niger pour 700 millions de dollars. Un volet important, voire déterminant, qui sera également à l'ordre du jour des travaux du comité dont les acteurs principaux suggèrent, entre autres, la création d'une entreprise mixte qui sera chargée de l'entretien périodique de la route et du développement des échanges commerciaux entre les six pays membres qui restent encore faibles, malgré la livraison de la grande partie de la route. À cet effet, l'on propose de créer une instance chargée de faciliter, d'organiser et d'encadrer les échanges commerciaux entre les pays du Maghreb et les pays de l'Afrique subsaharienne. Le CLRT propose également d'élaborer un schéma d'aménagement de la "zone d'impact" (Tamanrasset-Gao) de la route transsaharienne pour pouvoir identifier et évaluer les projets d'investissement, et répondre aux problèmes des habitants de cette zone en valorisant les potentialités locales. "Les échanges commerciaux entre l'Algérie et les autres pays du CLRT sont faibles, à l'exception de la Tunisie, et l'objectif de la Transsaharienne est d'inverser cette tendance", a insisté le ministre, soutenant que "l'achèvement de la Transsaharienne, couplée avec le port de Djendjen en plus de la liaison autoroute Est-Ouest, donnera un meilleur accès pour l'import-export". Et d'évoquer au passage l'intégration d'un gazoduc le long de la Transsaharienne en plus de la pose d'un câble de fibre optique. Mais il n'est pas possible de parler de la Transsaharienne sans reconnaître qu'outre les soucis de financement, les problèmes politiques influent également, et de manière sensible, sur le parachèvement du projet, notamment du côté du Mali. À ce propos, M. Chiali n'a pas nié les faits, faisant remarquer que "le projet revêt une dimension régionale avec des visées sur le long terme". Les services de la communication du département de Chiali ont, à l'occasion de la visite du ministre, du SG du CLRT et de leurs convives, dans l'après-midi d'hier, entre Alger et Bouira, admiré le tunnel de Bouzegza et fait, aujourd'hui même, une virée à Tipasa et Boumerdès, pour finir sur une séance-projection retraçant les grands projets du secteur. N S Nom Adresse email