Photo : Makine F. La Transsaharienne est aujourd'hui une réalité, a estimé M. Amar Ghoul dans une intervention lors de la 54e session annuelle du Comité de liaison sur la Transsaharienne qui doit toucher directement six pays dont l'Algérie. Pour le ministre des Travaux publics qui inaugurait les travaux en présence du ministre des Postes et Nouvelles technologies de la communication, l'Algérie a concrétisé tous ses engagements puisqu'elle a consacré à la réalisation de la route transsaharienne (3.400 km) une enveloppe sans précédent de 200 milliards DA, soit environ trois milliards de dollars, lors des programmes quinquennaux 2005/2009 et 2010/2014. Avec les travaux de liaison entre Silet et Timiaouine sur la frontière avec le Mali, longue de 395 km, et qui sera lancé cette année, il est permis, selon M. Ghoul «d'espérer le parachèvement de ce projet continental d'ici 2015 en territoire algérien».L'autoroute dite de l'Unité africaine lancée dès 1963 par l'ex-OUA (Organisation de l'unité africaine) a subi de grands aménagements afin de lui conférer «un statut d'autoroute Nord-Sud», sur un tronçon de 465 km. Et pour promouvoir les échanges entre l'Afrique et l'Europe, les responsables africains pensent à son raccordement au port de Djen-Djen via l'autoroute Est-Ouest. L'Algérie a déjà réceptionné le dernier tronçon de la route transsaharienne (Tamanrasset-In Guezzam), inauguré par le président de la République au même titre que le projet de transfert d'eau d'In Salah à Tamanrasset. On considère qu'il ne suffit pas de créer un axe routier seulement mais de «le meubler», lui donner vie grâce à «divers projets de développement comme les énergies renouvelables, l'eau, qui existent déjà à Tamanrasset», dira M. Ghoul. Outre ce dernier projet, on peut ajouter d'autres infrastructures soutenues par le Nepad, à l'image de la fibre optique, du projet de transport de gaz à partir de Lagos, capitale nigériane via l'Algérie et ce jusqu'en Europe. Selon le secrétariat du Comité de liaison de la route transsaharienne (CLRT) qui réunit six pays, à savoir la Tunisie, le Mali, le Tchad, le Niger, le Nigeria et bien entendu l'Algérie malgré les 7200 km revêtus sur un linéaire de 9000, «les efforts doivent être poursuivis pour son parachèvement dans des délais acceptables». Trois tronçons restent à terminer, ils sont situés au Tchad, au Niger et au Mali. L'Algérie compte accompagner certains pays démunis dans cet effort, comme le Niger. En témoigne la décision de prise en charge du financement de l'étude technique du maillon manquant de 230 km situé entre Assamaka et Arlit. La Transsaharienne qui a fait rêver des générations d'Africains, à l'image de l'ex-ministre des Travaux publics, M. Kortebi, invité aux travaux, doit aider à «la prospérité de la région, à sa stabilité et à sa sécurité», dit-on. Le CLRT a engagé une étude qui montre le peu de développement des «échanges commerciaux et du trafic routier entre les divers pays» en 2007-2008 parallèlement malgré les potentialités qu'offre cette infrastructure. Il a estimé nécessaire de proposer aux ministres du Commerce de ces pays la création d'une «instance chargée de promouvoir les échanges», dira M. Ayadi, SG du Comité de liaison.