Il est établi que seuls les représentants solides des firmes étrangères ont connu une croissance, en améliorant leur image de marque et la prestation de services sur tous les plans. Désormais, les neuf mois restants de l'année 2014 seront rudes pour les concessionnaires appelés à maintenir le cap. La tendance se dessine et la baisse de 50% des importations en janvier vient se greffer à un fléchissement hérité de l'année 2013. Une année qui a connu un stockage massif de plus de 150 000 véhicules. Et pour mettre sur le marché cette importante quantité, certains concessionnaires automobiles doivent se livrer une rude bataille sur le marché du neuf. Autrement dit, pour déstocker ces voitures et faire écouler les nouveautés, il faudra optimiser les opérations d'investissement, de marketing, de commerce et de communication. Mais surtout de qualité de service, de délai de livraison, de disponibilité de pièces de rechange et de service après-vente. En janvier dernier, seulement 27 901 unités ont été vendues contre 42 623 unités écoulées à la même période en 2013. Soit une baisse de 14 722 unités par rapport à 2013. D'autres facteurs liés à la chute du dinar, l'augmentation des prix, la saturation du marché d'occasion qui offre de bonnes opportunités d'achat et d'échange, la baisse des budgets de marketing et de communication et l'orientation des budgets des ménages vers le logement et le foncier compliquent davantage la situation. Une chute prévisible de 10% en 2014... La baisse de 34,54% des ventes en janvier se veut un indice majeur. Face à cet état de fait, certains concessionnaires ont opté pour des remises importantes oscillant entre 50 000 et 250 000 DA, voire 500 000 DA et 1 000 000 de DA. C'est dire à quel point des concessionnaires ont grignoté de leurs marges bénéficiaires pour repositionner leurs véhicules. Dans ce contexte, seuls les représentants solides des firmes étrangères sont à même de rafler la mise en améliorant leur image de marque et la prestation de service sur tous les plans. En revanche, ceux qui préfèrent miser sur le déstockage massif pour sauver l'année 2014 ne sont pas sûrs de gagner leur pari. Le prochain Salon international de l'automobile d'Alger (SIAA-2014) fait craindre le pire pour les concessionnaires fragiles. La tendance va encore se confirmer au profit des marques qui ont tenu tête, en janvier dernier, à cette baisse vertigineuse des ventes. Dans le Top 10, et parmi les marques qui dominent actuellement la tendance, on citera, entre autres, Hyundai Motor Algérie (HMA), Seat, Volkswagen, Suzuki, Toyota, Great Wall, Kia Motors, Peugeot-Citroën, Renault et Dacia. Pour d'autres, ce serait un leurre de compter sur la "vente facile" ou sur les clichés, et selon lesquels, le client algérien est dupe. Finie la récréation, le marché va sourire aux marques dont la légitimité est ancrée grâce à leur image de marque et la satisfaction du client. Le SIAA-2014 devra livrer le croquis final de l'année 2014, alors que la tendance baissière est déjà estimée à 10% pour cette année. Qu'en est-il du crédit automobile et de l'utilitaire ? Le plaidoyer des patrons affiliés à l'Association des concessionnaires automobile algériens (AC2A) devra aboutir au retour du crédit automobile. Non pas tel qu'il était appliqué avant sa suppression en 2009, mais à travers des garde-fous qui le limiterait à un taux appréciable pour l'acquéreur, tout en défendant le produit made in Algeria. Autre facteur qui pourrait sauver le secteur, le véhicule utilitaire. Celui-ci ne cesse de connaître une forte demande en Algérie, notamment par les jeunes promoteurs, les transporteurs et les entreprises. À l'heure actuelle, ce créneau accuse un retard énorme dans les délais de livraison. Et c'est là justement que l'autre bataille sera engagée par les concessionnaires. Le constat établi, la livraison de véhicules utilitaires et ateliers, dans le cadre du dispositif Cnac et Ansej, enregistre des retards allant de 6 à 8 mois. Certains initiateurs de projets ont été contraints de changer carrément d'activité à cause de ces retards. Il est vrai que la dernière réunion entre l'Ansej et l'AC2A a permis de réduire ces délais mais le progrès du secteur en dépend également. Notons que le cumul de livraison de véhicules ateliers depuis 2011, date du lancement de l'opération, jusqu'à fin 2013, est de 2147 véhicules, dont 650 unités livrées en 2012 et 1 418 autres en 2013. C'est dire que le véhicule utilitaire et aménagé (plomberie, ferronnerie, mécanique, électricité automobile et électricité de bâtiment, etc.) reste inexploité par les concessionnaires. L'occasion, le leasing et la location La réflexion engagée, mais pas suffisamment mûrie, concerne la reprise des véhicules d'occasion, ayant cumulé 4 à 5 d'âge par les concessionnaires et l'instauration d'un Argus automobile, pour parer à la spéculation. Ce sont deux acteurs majeurs qui pourraient stimuler le marché du véhicule neuf en Algérie. Comme d'ailleurs les opérations de vente par leasing, un procédé qui touche jusqu'ici seulement 1 à 2% des ventes, soit 2 500 à 5 000 unités/an. La location, sur de courtes et longues durées, est également sous-exploitée par les concessionnaires, mais aussi par les entreprises appelées, elles aussi, à renouveler leur parc auto en consentant de lourds investissements. Car, il est également établi que seuls les avis d'appels d'offres sont exploités par certaines firmes. Ce qui ne constitue pas forcément une valeur ajoutée à leurs attentes, sachant que même ce genre de marché bute souvent sur des cahiers des charges qui ouvrent des brèches à la spéculation. F. B Nom Adresse email