Le nom du chahid Si Hamdène — le valeureux martyr, tombé au champ d'honneur le 12 janvier 1957, à quelques encablures du site où se trouve l'université et où une stèle a été érigée à sa mémoire — fait l'unanimité. La nouvelle de la "baptisation", le 19 mars prochain, de l'université d'El-Affroun du nom du défunt moudjahid le capitaine Ali Lounici, a suscité stupéfaction et grande déception au sein de la famille révolutionnaire (anciens moudjahidine, enfants de chouhadas, fils de moudjahidine) comme de la population ancienne de la commune. Les uns comme les autres avaient déjà récusé l'appellation de "Blida 2" qui lui avait été donnée, il y a bientôt un an, arguant que, tout à fait autonome depuis, il était plus juste qu'elle porte, au moins, le nom de la ville où elle est implantée (tout comme les universités de Khemis-Miliana, Koléa ou Tipasa). Mais depuis la rentrée, le nom du chahid Si Hamdène — le valeureux martyr, originaire d'El-Affroun, tombé au champ d'honneur le 12 janvier 1957 à l'âge de 25 ans, à quelques encablures du site où se trouve l'université et où une stèle a été érigée à sa mémoire — fait l'unanimité. L'aura de Si Hamdène, de son vrai nom Mohamed Benmoussa, avait largement dépassé les frontières de la Wilaya IV : ancien sergent-tirailleur, il s'était distingué au maquis par sa bravoure, sa sagesse, son intelligence et sa qualité de grand stratège. Chef de commando héroïque, il a été l'artisan (planification et exécution) de la grande et mémorable embuscade de Tizi Franco tendue le 9 janvier 1957. A sa mort, sa katiba prendra le nom d' "El Hamdania" — nom qui sera donné, à l'Indépendance, à deux villages de l'ancienne Wilaya IV (l'un dans la wilaya de Médéa, l'autre dans celle de Tipasa) mais encore au groupe SMA (de l'époque) d'El-Affroun et, plus tard, à l'école de garçons où le chahid avait été scolarisé. Sportif, féru de cyclisme, Mohamed Benmoussa était estimé par les jeunes de sa communauté. "Nous ne comprenons pas ce qui a pu justifier cette décision ; nous n'avons rien contre ce valeureux moudjahid qu'est le défunt Ali Lounici, figure de la révolution algérienne, mais nous aurions aimé que l'université porte le nom d'un héros, martyr d'El-Affroun, dont les gens, ici, se souviennent, pour que soient immortalisés son nom et son combat", nous disent, dépités, des anciens moudjahidine. D'autres ont élargi la proposition à de valeureux chouhadas, qui ont combattu et vécu dans la région tels que Si Benaïssa (responsable de la région 3, zone 2, abattu à El-Affroun par les forces coloniales) ou Si Zoubir de Soumaa, chef de commando... Le nom du chef historique de la Wilaya IV, "Si Mohamed" Bounaama a encore été évoqué. Le fils d'un moudjahid interviendra : "A la rigueur que l'on prenne le nom de qiyada (chef) de la Wilaya IV : le colonel Si Sadek Dehiles, Si M'hamed Bouguerra, Si Salah Zamoum..." De son côté, la kasma des anciens moudjahidine déplore le fait de n'avoir pas été invitée à donner son avis sur la question, à faire des propositions. La commémoration du 19 Mars risque de faire bien des déçus et des mécontents... F. S Nom Adresse email