Au moins 10 infirmières exerçant à la maternité du CHU Ibn-Badis de Constantine ont été identifiées comme porteuses du parasite de la gale, nous ont révélé hier des sources hospitalières. Par ailleurs, une note affichée dans le service stipule expressément que "les familles des patientes césarisées sont appelées à récupérer les nouveau-nés directement de la salle d'accouchement après que le médecin aura constaté la normalité du bébé", lit-on sur ladite note qui, soulignons-le, est signée par le chef de service de néonatologie. Cependant, l'éventualité d'une épidémie ne semble pas inquiéter, outre mesure, les responsables du CHU. "Le traitement que je prends correspond à celui qu'on donne en cas d'épidémie de gale, mais les épidémiologistes refusent de reconnaître qu'il s'agit bel et bien de cette maladie", nous a précisé une infirmière. Selon nos sources, aucune mesure préventive adéquate pour ce genre de situation n'a été prise pour éviter tout risque de transmission, aussi bien pour les malades que pour le personnel médical exerçant dans les autres services de la maternité. "Le traitement par des produits acaricides doit être complété par le traitement des personnes de l'entourage immédiat, même si elles semblent exemptes de toute lésion", précise un spécialiste contacté à ce sujet. Mais rien n'a été fait ! Pis encore, les infirmières, qui souffrent de démangeaisons depuis plus de 10 jours, n'ont pas bénéficié d'un congé de maladie ni d'une prise en charge au niveau du service des maladies infectieuses du CHU Ibn Badis. "On travaille tous les jours, même si les symptômes confirment qu'il y a une épidémie de gale", ajoute une autre infirmière. Nous avons tenté de contacter le directeur du CHU ainsi que le responsable de la cellule de communication, pour plus d'informations, en vain. Pour rappel, ce n'est pas la première fois que la maternité du CHU de Constantine fait face à une épidémie. Un cas de méningite avéré a été détecté au mois d'octobre 2013, mais rien n'a été fait. Pourtant, l'article 3 de la loi 85-05, relative à la protection et à la promotion de la santé, stipule que "tout médecin, quel que soit son régime et son lieu d'exercice, est tenu, sous peine de sanctions administratives et pénales, de déclarer immédiatement toute maladie à déclaration obligatoire diagnostiquée, qu'elle soit suspecte ou confirmée". S B Nom Adresse email