Tout le monde s'accorde à dire que n'eut été la coopération, l'aide et l'expérience de l'Algérie en termes de lutte contre le terrorisme, la Tunisie aurait été mise à feu et à sang depuis 2012. Le chef du gouvernement tunisien, Mehdi Jomaâ, n'a fait que confirmer, lors de la réunion périodique du Conseil national tunisien de sécurité, avant-hier, ce qu'en pense la rue tunisienne. Il a salué l'expérience algérienne en matière de lutte antiterroriste, soulignant l'importance de poursuivre la coopération entre les deux pays pour éradiquer ce fléau. Mehdi Jomaâ a affirmé la détermination de son gouvernement de "rétablir l'autorité de l'Etat" en faisant respecter "la loi dans toutes les régions du pays". Le chef de l'exécutif, qui a salué les "performances" accomplies par l'Algérie dans son combat contre le terrorisme, a souligné l'importance de renforcer la coopération et la coordination entre les deux pays pour éradiquer ce fléau. S'agissant de la situation sécuritaire au mont Chaâmbi, limitrophe avec les frontières algériennes, M. Jomaâ a indiqué que les opérations militaires ont connu un "bond qualitatif", affirmant que les forces de sécurité et l'armée maîtrisaient la situation et qu'elles avaient franchi d'importants pas en matière de lutte antiterroriste. Il s'est félicité des opérations en cours, estimant qu'un "saut qualitatif" s'était produit dans la lutte contre ces groupes armés. "Il y a un saut qualitatif dans ces opérations parce qu'il y a de l'initiative. Les militaires (...) vont aux foyers terroristes, ils ne les attendent plus", a-t-il déclaré à la presse à l'issue d'une réunion du Conseil national de sécurité. Rappelons toutefois que le président tunisien, Mohamed Moncef Marzouki, avait déclaré, mercredi dernier, la région du mont Chaâmbi "zone d'opération militaire fermée" et dont l'accès doit être "préalablement autorisé" par l'armée. Selon une source militaire tunisienne, cette décision est motivée par la montée des activités des réseaux criminels, des narcotrafiquants, de trafic d'armes et des attaques contre les forces de sécurité. La lutte, entamée fin 2012 contre les groupuscules armés soupçonnés d'être liés à Al-Qaïda et retranchés sur le mont Chaâmbi, à la frontière algérienne, sera encore longue, a déclaré le colonel major Taoufik Rahmouni. "Ça ne va pas être facile. Ça va prendre du temps", a-t-il dit. L'armée a procédé, lundi, à de nouvelles frappes sur le mont Chaâmbi, parallèlement à une opération terrestre, après un échange de tirs, dimanche soir, entre "des éléments terroristes" et des militaires, selon M. Rahmouni. Et d'enchaîner : "Ils ont des armes légères, des mitraillettes et ont recours aux mines. Les mines sont le plus grand obstacle à notre progression", a-t-il ajouté. Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères, Mongi Hamdi, a assuré, lors de ce Conseil national de sécurité, qu'il a été décidé que la Tunisie ne négociera pas sous la pression et n'acceptera pas le chantage, et ce, dans le cadre de l'affaire du kidnapping des Tunisiens, Mohamed Bechikh, fonctionnaire à l'ambassade tunisienne en Libye, et Laaroussi Kantassi, conseiller de l'ambassadeur tunisien. Hamdi a souligné que cette décision a été prise au niveau des présidences de la République et du gouvernement. I. O. Nom Adresse email