Profitant de l'ouverture du Salon international Djazagro se déroulant du 21 au 24 avril à Alger, les services de la promotion du commerce et des investissements de l'ambassade de Pologne ont saisi cette occasion pour organiser avec la Chambre de commerce et d'industrie de l'Oranie (CCIO) des rencontres dites B2B, entre des opérateurs économiques de l'Ouest et une dizaine de chefs d'entreprise polonais présents au salon. À cette occasion, le conseiller de l'ambassade de Pologne, Janusz Pisz, a évoqué avec la presse la teneur des échanges commerciaux entre les deux pays, et cela, bien entendu, à la lumière de la crise ukrainienne et de la zone euro. Ainsi, selon notre interlocuteur, cette crise politique a mis en évidence la nécessité pour l'économie polonaise de diversifier ses fournitures de gaz et réduire sa dépendance énergétique. "Jusqu'à présent, la Pologne se fournit en gaz auprès de la Russie à partir d'un pipeline, et avec la crise politique actuelle, ce n'est pas que la Pologne, mais toute l'UE qui a conscience de cette dépendance qu'il faut revoir. Nous avons décidé ces dernières années de réduire notre dépendance énergétique et donc de réaliser un gazoport qui devra être achevé d'ici à la fin de l'année, et l'on pourra à ce moment envisager des exportations de gaz d'Algérie. Nous avons déjà des accords avec le Qatar, et c'est à nos amis Algériens de se manifester et de présenter des propositions", dira encore le conseiller économique de l'ambassade. Cette même logique de réduction de dépendance et de recherche de nouveaux débouchés pour les sociétés polonaises et la quête donc de nouveaux marchés semblent encore être dominants dans les nouveaux rapports et échanges commerciaux existant entre la Pologne et l'Algérie. Echanges qui ont atteint les 500 millions de dollars. Pour notre interlocuteur, là encore, c'est une forme d'instabilité et de manque de visibilité sur le devenir des marchés traditionnels et naturels, que sont la Russie, l'Ukraine, la Biélorussie pour la Pologne, qui font que l'économie polonaise cible désormais ouvertement le marché algérien, comme l'explique Janusz Pisz : "La Pologne en Europe est l'un des premiers pays exportateurs pour nombre de produits agricoles et agroalimentaires. Nous avons réalisé au sein de l'UE 19 milliards d'euros d'exportations. Dans le secteur du lait et des produits laitiers, nous ne savons pas si nos exportations vont pouvoir être maintenues en Russie et en Ukraine. Nous envisageons ainsi de nous tourner vers un marché qui nous est proche (l'Algérie, ndlr)." Et d'évoquer des perspectives intéressantes pour nombre de produits agricoles et agroalimentaires et, plus particulièrement, les produits laitiers. D'ailleurs, l'ambassade de Pologne s'attache à préparer une mission d'hommes d'affaires algériens en Pologne, essentiellement les producteurs de laits et transformateurs, ainsi que les fabricants de yaourt, avons-nous appris. À côté de cela, le conseiller économique de l'ambassade de Pologne exhorte les exportateurs et producteurs agricoles algériens à se manifester plus fortement en évoquant, par exemple, les premières opérations d'exportation de la pomme de terre vers la Pologne. En termes de chiffres et d'échanges algéro-polonais, nous apprenons que pour l'année passée, les exportations algériennes vers la Pologne ont atteint les 50 millions de dollars, alors que les exportations polonaises étaient de 450 millions et alors que l'on prédit un accroissement des échanges d'ici les deux années à venir. D. L Nom Adresse email