Résumé : Nous prenons connaissance du testament. La fortune léguée par Fatty était colossale. Au moment de prendre congé, Azmi nous dévoilera que notre grand-père Ziya se rendait souvent en Turquie et rendait visite à une certaine Zéliha... Notre curiosité piquée à vif, nous lui demandons les coordonnées de cette femme. Tout d'abord hésitant, Azmi finira par céder. Il nous raccompagne jusqu'au portail, et nous prenons congé de lui. Une fois dans la rue, Djamil me demande : - Tu es fatiguée, Narimène ? - Je devrais l'être, mais depuis que j'ai mis les pieds dans cette ville merveilleuse, ma fatigue s'est envolée comme par enchantement. - A la bonne heure... Heu... cette femme... cette Zéliha... comment se fait-il qu'elle soit une cousine de notre grand-mère et de ce fait, de notre grand-père aussi, et que personne ne nous a parlé d'elle ? Je hausse les épaules : - Peut-être qu'elle n'avait pas une place importante dans la famille... Heu... même pour ce cher Fatty, n'était ce télégramme qui avait atterri chez nous, nous n'aurions rien connu de lui non plus. - Tu as peut-être raison. Il jette un coup d'œil à sa montre avant de poursuivre : - Il se fait tard, on devrait rentrer à l'hôtel... - Oui... mais j'aimerais flâner un peu à travers les rues de ce beau quartier... On est là pour profiter aussi de nos vacances, ne l'oublie pas. - Je ne l'ai pas oublié. Si tu veux flâner, vas-y...Je te proposerais même d'aller dîner sur la terrasse d'un de ces petits restaurants traditionnels. - Bonne idée... je me suis gavée de sucreries aujourd'hui, mais si c'est pour goûter à l'authentique cuisine turque, je ne dirais pas non. Nous traversons des ruelles qui me parurent sorties tout droit de quelques livres d'histoires, avant de suivre un groupe de touristes qui semblaient connaître les lieux et qui se dirigeait justement vers un restaurant fort réputé pour ses plats. L'odeur de la viande grillée sur braise attire les gourmets. Nous nous installons à une table, et un maître d'hôtel en tarbouche s'approche de nous pour prendre la commande. Djamil aura encore recours à son dictionnaire pour commander des hors-d'œuvres, des grillades de veau et un plat de feuilles de vignes farcies aux riz et à la viande hachée. Je me léchais les doigts à la fin de ce repas, qui me parut le meilleur de mon existence. Djamil commande du café. Le breuvage fort et sucré m'aidera à digérer. Nous nous levons enfin pour marcher encore à travers les magasins encore ouverts. Je ne pus résister à l'achat d'une large écharpe en cachemire d'un bleu foncé et brodée de fils d'or aux extrémités. - Veux-tu une glace ? Je passe la main sur mon estomac puis sur mon ventre : - Je ne sais pas si je pourrais encore avaler quelque chose ce soir. Djamil sourit : - Eh bien, tu feras la diète durant la journée de demain...Heu... demain nous devrions encore revenir en ville pour retrouver cette cousine. - Pourquoi tiens-tu donc tant à la rencontrer ? - Je ne sais trop quoi te dire. Ce notaire a suscité ma curiosité. Il nous a parlé d'elle sur un temps si mystérieux... Et puis, vois-tu, je suis certain que cette femme a beaucoup compté pour notre grand père... Je hoche la tête : - Je l'ai senti moi aussi... Heu... j'aimerais goûter à cette glace maintenant. Il rit : - Elles sont incomparables par leur goût, m'a-t-on assuré... Allons donc le vérifier. Le marchand de glaces nous confectionne savamment deux cornets panachés auxquels il rajoutera des fruits confits, des amandes pilées et des bouts de noix, noisettes, pistaches... Je regarde mon cornet, puis Djamil : - Crois-tu que je pourrais avaler tout ça ? - Essaye toujours. Je sais que pour mon cas, et devant toutes ces couleurs gourmandes, je ne vais pas en rater une miette. Nous nous remettons à marcher à petits pas à travers les ruelles ancestrales de ce quartier très attirant, et dont les odeurs mêlées donnaient à l'atmosphère un air de fête. J'étais en train de croquer mon cornet. Je ne m'étais même pas rendu compte que j'avais déjà englouti ma glace. (À suivre) Y. H. Nom Adresse email