Avec trente-neuf titres majeurs à eux deux, la JS Kabylie et le MC Alger se présenteront jeudi sur l'herbe du stade Mustapha-Tchaker de Blida pour se disputer une inédite finale de la Coupe d'Algérie, qui aura la particularité d'opposer les deux plus beaux palmarès du pays. Entre une JSK en plein renouveau et un MCA conquérant de nouveau, ce dernier acte de l'épreuve K.O. ressemble beaucoup plus à un combat de chefs qu'à une simple et traditionnelle finale. A la volonté des Kabyles de renouer avec leur glorieux passé, quand bien même sa dernière partie serait encore récente, s'opposera l'ambition des Mouloudéens de prendre une revanche sur le "mauvais sort". Les débats s'annoncent passionnants, la rivalité encore plus sulfureuse et l'opposition prometteuse. Traumatisés par le malheureux finish qui leur a gâché leur finale la saison précédente, les revanchards Algérois du Doyen comptent ainsi bien tout faire jeudi pour avoir le droit de cajoler la plus belle Dame d'Algérie, la coupe, et de chasser ces vieux démons qui leur ont valu bien des remontrances à pareille époque de l'année dernière, de lourdes sanctions et encore plus de moqueries de tous bords et en tous genres, après cette bouderie de mauvais goût qui a condamné leur parcours à se terminer en eau de boudin. Ayant certainement mesuré l'importance de terminer le présent exercice avec un trophée afin que son parcours à la tête de l'équipe ne soit pas taxé du sceau de l'échec recommencé, l'entraîneur du MCA, Fouad Bouali, n'aura d'ailleurs pas vraiment besoin de préparer un discours motivant pour ses troupes, tant l'amertume de l'historique défaite des coéquipiers de Mustapha Djallit face à l'éternel rival usmiste leur brûle encore les entrailles. A cette incommensurable hyper-motivation des Mouloudéens à vouloir corriger une histoire qu'ils accusent de favoritisme, ce qui n'est pas le moindre des avantages psychologiques, Fouad Bouali pourra également compter sur un effectif au grand complet, avec le retour à la compétition de l'expérimenté Hocine Metref et du rugueux défenseur axial Redouane Bachiri. Les Kabyles comptent imposer un éternel recommencement à la faveur d'un tant espéré succès final qui les rapprocheraient de leurs glorieux aînés et qui réparerait une "bizarrerie" qui impose à leur club de se contenter depuis presque trois ans de rôles secondaires. Pour avoir déjà gagné son premier pari de faire revenir les supporters dans les travées du mythique 1er-Novembre, l'entraîneur des Canaris du Djurdjura Azzedine Aït Djoudi veut désormais en relever un deuxième encore plus exigeant : inscrire de nouveau son nom dans la déjà riche histoire de la JSK à travers un titre majeur, dix ans après son premier coup d'éclat. Ce qui serait une sacrée performance pour ce technicien qui avait déjà goûté aux délices d'un sacre dans la compétition. C'était en 2003, avec l'USMA. Pour sa dixième finale de l'épreuve après les triomphes de 1977, 1986, 1992, 1994 et 2011 et les places d'honneur de 1979, 1991, 1999 et 2004, la JS Kabylie compte ainsi bien asseoir de nouveau sa suprématie sur son meilleur ennemi des glorieuses décennies des années 1970-1980. Déjà vainqueur de six éditions (1971, 1973, 1976, 1983, 2006 et 2007) contre une seule défaite en finale (2013), le Mouloudia d'Alger aspire, de son côté, à renouer avec les consécrations, ne serait-ce que pour donner raison aux faramineux investissements consentis par sa revenante maison-mère, Sonatrach. Le géant pétrolier dont la générosité sans faille envers son club-phare a fait pester le président kabyle Moh Cherif Hannachi à travers une invective devenue célèbre et reprise en chœur par les inconditionnels du Doyen, qui se sont jurés de lui répondre le moment venu. Une mèche de plus, maladroitement allumée, qui a eu pour effet de chauffer encore plus la galerie mouloudéenne que la gifle du 3-0 reçue en championnat et qui constituera, assurément, l'essentiel du combustible qui allumera le brasier de la ferveur populaire, jeudi à Tchaker, dans les rangs des Vert et Rouge. Une raison de plus de ne pas rater ce passionnant rendez-vous entre deux grands d'Algérie qu'un quarantième titre en commun ne devrait séparer que l'espace d'une finale inédite, sulfureuse et historique. R. B. Nom Adresse email