Maintenant que la page de la présidentielle est tournée avec en point d'orgue la prestation de serment du Président aujourd'hui, l'heure est désormais à la manœuvre chez les partis politiques. Alors que des initiatives foisonnent chez l'opposition, appelant à la nécessité d'une transition, Louisa Hanoune, arrivée quatrième lors du dernier scrutin présidentiel et dont le parti se livre depuis quelques années à une espèce de funambulisme politique ni franchement dans l'opposition ni intégré dans le pouvoir, multiplie les sorties dans l'espoir que ses plaidoiries trouvent écho auprès du président Bouteflika dont elle n'a jamais fait mystère de sa proximité. Hier encore, elle est revenue à la charge pour appeler à une réforme en profondeur de la loi fondamentale, l'un des chantiers prioritaires du Président pour le quinquennat qu'il entame officiellement aujourd'hui. "La priorité après l'élection présidentielle du 17 avril doit être à une réforme en profondeur de la Constitution et non à son amendement", a déclaré, hier, Louisa Hanoune lors d'une conférence de presse animée au siège du parti à l'issue de la tenue, ce week-end, du bureau politique du parti. Mais cette révision doit être précédée à ses yeux par la dissolution de l'actuelle Assemblée populaire nationale, produit de "la fraude", "de l'argent sale" et de l'achat des consciences qu'elle n'a pas cessé de dénoncer depuis son installation en 2012. "Cette réforme doit être précédée d'élections législatives anticipées car le Parlement actuel n'a pas la capacité politique pour prendre en charge la réforme de la Constitution", a-t-elle dit. Cette même Assemblée qu'elle accable d'avoir fait échouer et vidé de leurs substances les réformes politiques décidées par le président de la République dans la foulée du Printemps arabe en 2011. Louisa Hanoune, qui ne dissimule pas son soulagement après l'issue du scrutin, soutient que désormais le Président a les "coudées franches" et que le 4e mandat doit être consacré au renforcement "du front intérieur" et au règlement des problèmes socioéconomiques. Selon elle, à l'inverse du discours des partis de l'opposition et du candidat Ali Benflis, ou encore de Moussa Touati, le dernier scrutin "n'a été entaché d'aucun dépassement ni d'aucune fraude susceptibles d'influer sur les résultats du scrutin". Comme pour justifier la victoire de Bouteflika, elle a estimé qu'"en votant pour le président Bouteflika, le peuple algérien a choisi les acquis de la paix et de la sécurité". Elle s'est aussi réjouie du fait, qu'à ses yeux, le peuple n'ait pas suivi les partisans de la transition auxquels elle dénie de réclamer la paternité de la forte abstention enregistrée lors du scrutin. "Le peuple, qui n'a pas suivi les tenants de la période de transition, qui conduit souvent au chaos, a fait montre de sa maturité et son niveau de conscience quant aux enjeux et aux dangers qui guettent l'Algérie et sa stabilité." K. K. Nom Adresse email