Informer au quotidien objectivement n'est pas tâche aisée pour les correspondants de presse qui se débattent dans les méandres d'une administration souvent réticente à communiquer des informations nécessaires à la confection d'un article de presse. C'est toutefois le quotidien de ces journalistes et correspondants qui ne connaissent ni week-end ni jour férié, et pour lesquels certaines rédactions n'offrent aucune compensation pécuniaire. Avec la pléthore de titres de la presse nationale qui ornent la devanture des buralistes, travailler pour certains de ces quotidiens n'est pas une sinécure. A Bouira, comme partout ailleurs à travers le pays, pigistes, correspondants et journalistes disposant de bureaux régionaux se disputent une information souvent indisponible auprès des "officiels". La wilaya qui dispose d'une cellule de communication "oublie" quelquefois d'alerter les gens de la presse sur tel ou tel événement. Toutefois, ces "oublis" sont imputés dans la plupart des cas au protocole du wali qui ne transmettrait pas à temps l'information. Peu loquace lorsqu'il s'agit de communiquer des informations importantes et "bavards" à l'extrême pour couvrir des activités banales, certains services étatiques gagneraient à se doter de cellules de communication, comme auprès des APC ou des sièges de daïra. Effectivement, fait assez singulier, ces institutions ne sont pas dotées de cellules de communication, alors qu'il est fréquent d'avoir recours à des informations auprès de ces dernières. A Bouira, la cellule la plus communicative est sans doute celle de la Sûreté de wilaya. Au vu du nombre de communiqués émanant de la cellule des hommes en bleu, il est vrai qu'un travail conséquent en la matière est réalisé. Toutefois, comme nous avons pu le constater au lendemain des émeutes ayant entaché le scrutin du 17 avril dernier, et alors qu'au niveau de la Sûreté de wilaya plusieurs journalistes tentaient d'avoir le nombre d'émeutiers arrêtés, aucune personne n'était en mesure de nous fournir des chiffres ! Idem pour vérifier une information au cours de la campagne électorale sur une supposée altercation entre les partisans de deux candidats indépendants. L'accès à l'information demeure l'une des entraves les plus lourdes pour les gens de la presse. Les exemples sont légion, à l'instar de la Protection civile qui n'a jamais été en mesure de communiquer une information en temps réel, alors que des accidents meurtriers endeuillent chaque jour des dizaines de familles. Seul un communiqué laconique sur le bilan du mois est envoyé aux rédactions régionales sur le nombre d'accidents, de décès, de blessés et d'interventions. Des faits impossibles à situer dans le temps et dans l'espace à cause d'une communication défaillante. Cela étant, la Gendarmerie nationale également souffre d'un manque flagrant de communication, si ce n'est pour les journées portes ouvertes où, à ce propos, des bilans sont dispensés avec parcimonie sur certaines activités. Ajoutez à cela le manque de formation au profit des correspondants locaux qui n'ont d'autre alternative que de se suffire de leur modeste expérience. Pourtant, les rédactions nationales devraient, au moins une fois par an, organiser des stages de recyclage ou de formation dans leurs locaux. Chose pourtant aisée que d'encadrer deux ou trois journalistes sur des thèmes bien précis afin qu'ils puissent mieux traiter l'information dont ils disposent. Mais là encore, en l'absence de volonté de leur hiérarchie, certains correspondants de presse n'ont jamais bénéficié de journées de formation et ce depuis des décennies. H. B Nom Adresse email