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Cellules de communication à Béchar : Silence, on ne parle pas
Publié dans El Watan le 01 - 07 - 2010

Pour obtenir une information crédible, c'est tout un parcours du combattant qu'il faut accomplir sans être certain que cela va aboutir.
A quoi sert une cellule de communication si elle n'est pas opérationnelle en permanence, ne répond pas aux attentes de ceux qui désirent informer et ne remplit pas la mission pour laquelle elle a été créée ? C'est la conclusion à laquelle sont arrivés plusieurs correspondants de la presse locale à Béchar. Installées en grande pompe et sur instruction ministérielle, ces cellules chargées de la mission d'informer sont aujourd'hui pour la plupart défaillantes et ne fournissent plus, ou avec parcimonie, l'information sollicitée par les organes de presse. Mais parlons d'abord de l'exception qui vient des services de la sûreté de wilaya où l'officier affable désigné à cette charge reçoit en permanence les correspondants des titres de la presse locale et leur communique l'information demandée, à l'exception bien sûr de celle frappée du sceau de l'instruction. Mais les plus verrouillées sont celles de la Gendarmerie nationale et de la justice.
La cellule du corps de sécurité fonctionne sur la base, il faut le dire, des relations personnelles tissées entre le correspondant de presse et le chargé de la communication. A titre d'exemple, en matière de saisies d'énormes quantités de drogue, la presse locale est souvent court-circuitée car l'information est déjà transmise à la hiérarchie à Alger qui est publiée par les rédactions des titres nationaux. Elle n'est donnée que le surlendemain à la presse locale. En outre, pour ce qui est de la justice, aucun membre de la cellule de communication au niveau de cette instance n'est en mesure de fournir la moindre information au sujet de la récente inculpation et incarcération d'un magistrat du tribunal de Beni Abbès (240 km de Béchar) accusé d'avoir falsifié un document judiciaire, dit-on. Pour les autres cellules de communication des services extérieurs de l'Etat, elles ne sont pas non plus exemptes de reproches.
Aucune information n'est donnée en l'absence du chef souvent absent et les motifs de l'absence ne manquent pas (réunion, déplacement, congé etc.). Pourtant, le chef de l'exécutif de wilaya aurait donné des instructions à ses subordonnés d'ouvrir les portes à la presse locale, selon ses déclarations. C'est dire les difficultés qui ressemblent à celles du parcours du combattant pour obtenir une information crédible. Aujourd'hui, il ne fait plus l'ombre d'un doute que l'existence de ces cellules de communication installées sur injonction n'est que purement formelle. En filigrane, c'est l'absence de volonté de la part des pouvoirs publics à établir de véritables relations sereines et transparentes avec la presse locale qui est à l'origine de cette situation de quasi blocage anachronique en 2010. Alors, la célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse est perçue par les correspondants de la presse de la wilaya que comme un moyen destiné à la consommation interne et externe.


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