Partisan de l'exploitation des gaz de schiste, il déclare que l'Algérie ne peut évoluer en marge de ce développement. Dans leurs estimations sur le potentiel en schiste en Algérie, l'agence Alnaft et Sonatrach avancent le chiffre de "120 000 milliards" de mètres cubes de réserves en gaz de schiste, rapporte Abdelhakim Bentellis, spécialiste en réservoirs pétroliers, lors d'une conférence-débat organisée hier à Alger. Bentellis souligne qu'il "n'est pas d'accord" avec cette évaluation établie sur la base d'une "modélisation géochimique". Toutefois, nuance-t-il, l'estimation ainsi faite ne veut pas dire que ce qu'elles (Sonatrach et Alnaft) ont fait est faux. Le conférencier a mis en avant son chiffre à lui : seulement 28 000 milliards de mètres cubes en schiste sont commercialement récupérables en Algérie. Pour l'expert, le gaz de schiste en mode commercial ne pourrait être possible dans le pays que dans dix à douze ans, alors qu'il faut se donner six à sept ans pour explorer la roche mère où est piégé le gaz. Il estime, par ailleurs, que le schiste gagne en devenir dans un monde qui a besoin plus d'énergie, à l'avenir. Et que l'industrie pétrolière a de beaux jours devant elle. Il avance que 650 milliards de dollars sont dépensés, chaque année, dans le développement des hydrocarbures, pendant que le renouvelable n'attire que 60 milliards de dollars. Partisan de l'exploitation des gaz de schiste, il déclare que l'Algérie ne peut évoluer en marge de ce développement. Abdelhakim Bentellis a mis en exergue une série d'arguments pour donner du poids à son point de vue sur la nécessité d'aller vers le schiste, sans perdre de vue les énergies renouvelables dont le pays accuse énormément de retard. Il grossit ainsi le trait sur le fait que la fracturation hydraulique, le procédé le plus utilisé aujourd'hui dans l'exploitation de ce type de gaz n'est pas aussi dommageable que ne le pensent certains. Pour lui, une fracturation dans un forage ne consomme que 15 000 mètres cubes d'eau. Et puis, ajoute-il, dans les zones où il n'y a pas d'installations de surface, et c'est le cas dans de nombreuses régions dans le monde, nous pourrions produire de l'électricité à partir de ces gaz non conventionnels et cette énergie électrique ainsi dégagée nous donne la possibilité de dessaler de l'eau de formation que nous pourrions mettre à la disposition de l'agriculture. Tout est bénéfice ! Autre argument, le pays aura besoin d'autres sources d'énergie, dans les prochaines années. L'Algérie reste un producteur et exportateur de gaz, mais sa consommation interne croît d'année en année. Le pays consomme aujourd'hui environ 25 milliards de mètres cubes par an, relève l'expert. Aussi, le gaz de schiste pourrait jouer un rôle important dans son économie en permettant son niveau d'exportation élevé sans ralentir la croissance nationale. Mais est-ce rentable une exploitation des schistes pour le pays ? Bentellis affirme que la durée de vie d'un puits de schiste est comprise entre quatre à cinq ans, contre vingt-cinq à trente ans pour le conventionnel. S Y Nom Adresse email