Le refus de plusieurs partis, notamment de l'opposition, de participer aux nouvelles consultations sur la révision de la Constitution a contraint le pouvoir de donner des assurances sur son intention d'ouvrir le jeu et de ne s'accommoder d'aucune limite dans les propositions. C'est dans ce sens qu'Ahmed Ouyahia, chef de cabinet de la Présidence, a assuré que, hormis "les limites relatives aux constantes nationales et aux valeurs et principes fondateurs de la société algérienne", les consultations "n'auront aucune limite préalable". Les assurances formulées par Ouyahia, qui est, pour rappel, chargé de mener les consultations, visent, d'abord, à réunir le maximum de partenaires autour de la table des consultations et ensuite, amadouer les plus réticents des partis politiques pour y prendre part. Avec cette démarche, le chef de cabinet de la Présidence veut s'assurer du soutien de la classe politique, notamment de l'opposition, pour donner plus d'envergure et de légitimité à un projet de Constitution qui se veut consensuelle. Sur un autre registre, les invitations lancées par Ouyahia à la classe politique et les assurances quant à la volonté du pouvoir d'ouvrir un débat "sans limite" sur la nouvelle loi fondamentale permettront aussi de donner plus de crédit à un chef d'Etat élu sans majorité. Dans le même texte où Ahmed Ouyahia a émis ces assurances, il a souligné que "les suggestions" envoyées à la classe politique, la fin de la semaine écoulée, "sont faites à titre indicatif sur la base du travail établi par la commission des experts juridiques". Sur ce point, il faut relever que plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer "une manière d'orienter les consultations" vers les seules propositions voulues par le pouvoir. D'autres responsables politiques ont évoqué, pour leur part, "un monologue" où "seul le pouvoir et sa clientèle" sont admis aux consultations. Toujours à ce propos, Ahmed Ouyahia a également souligné que la révision constitutionnelle s'intègre "dans une démarche participative et sincère" afin "de parvenir à l'élaboration d'un projet consensuel". Ce projet, a-t-il ajouté, sera soumis, soit à la procédure de révision constitutionnelle appropriée, soit à la voie référendaire, ou approbation par les deux Chambres du Parlement. Parmi les propositions d'amendements de la Constitution, on retrouve la limitation des mandats présidentiels à deux. Retour, donc, au principe de l'alternance au pouvoir tel que décidé lors de la Constitution de 1996 qui l'avait limitée à une seule : rééligible une seule fois. La missive du chef de cabinet de la Présidence précise qu'Ouyahia reprendra attache avec ces personnalités avant la fin mai pour convenir d'une rencontre au siège de la Présidence durant le mois de juin pour échanger les vues et recueillir les commentaires et propositions relatifs à la révision constitutionnelle. M. M. Nom Adresse email