Trois troupes de l'Oranie ont été récompensées par les trois prix du festival lors de la soirée d'avant-hier soir au stade Ennasr. Freeklane d'Alger s'est chargé d'enflammer le public de Béchar, mais auparavant, maâlem Hakem et sa formation Diwane El-Waha, ainsi que Jil Diwane El-Kandoussi et une troupe constituée d'enfants ont présenté une reconstitution d'une master-class très réussie. Le jury, présidé par Azzedine Benyakoub (universitaire et chercheur), a eu à départager 14 troupes et a rendu public son verdict, avant-hier soir au stade Ennasr, lors de la dernière soirée de la 8e édition du Festival national de la musique diwane de Béchar (du 23 au 29 mai). Ce jury, composé pour la première fois de deux maâlmine (maâlem Houari Bousmaha, maâlem Mejbar Ben Medjbari), a choisi trois troupes qui ont marqué par la qualité de leurs prestations, même s'il faut souligner ici le niveau de la compétition qui s'améliore chaque année. Le premier prix est revenu à la troupe Sidi Blal de Mascara, qui a offert un spectacle haut en couleur et original, se focalisant toutefois sur les danses, au détriment parfois du jeu. Le groupe Jil Saêd d'Oran, mené par le talentueux maâlem Lahbib qui joue d'une manière toute particulière au goumbri, a reçu le deuxième prix. Quant à la troisième place, elle est revenue à la formation Noujoum Diwane de Sidi Bel-Abbès, qui, malgré quelques problèmes techniques le jour de son entrée en lice, a réussi à rattraper le coup et à faire le show. Auparavant, maâlem Hakem et sa formation Diwane El-Waha ainsi que Jil Diwane El-Kandoussi et une troupe constituée d'enfants ont présenté une reconstitution d'une master-class très réussie. Lors de la présentation de cette master-class, les troupes ont notamment interprété Bouderbala, Moulay Brahim et Sidi Lyoum. La formation Freeklane d'Alger s'est chargée d'animer la dernière partie de la soirée, en reprenant du Bob Marley (Redemption song, par exemple) et des titres de leur premier album Lalla Mira, notamment, El-Madani, Awah awah, El-Ghorba ou encore Bent Essoltane. En outre, après avoir interrogé, l'an dernier, la transformation du diwane du cadre rituel à l'espace artistique, il a été question, cette année, et notamment à travers les conférences, de la possibilité de considérer l'emblématique goumbri –même si certains diwanes ne l'utilisent pas (ou plus)– comme instrument de musique qui peut être appris et maîtrisé par une personne non initiée. Les conférences ont suscité de grands débats, notamment sur la créativité dans la musique diwane, le rituel, etc. Par ailleurs, pour la première fois depuis le début du festival (et sur la base des recommandations rédigées l'année dernière par un groupe d'universitaires, de journalistes et d'artistes) les plus importantes articulations du rituel diwane (appelé "Lembita" dans la région de Béchar) ont été présentées et ont permis de mieux comprendre "Trig" (voie du rituel) Béchar. Enfin, le public a répondu présent et a été nombreux à suivre les spectacles, surtout celui du groupe Essed de Kenadessa, qui s'est produit la nuit de mercredi et qui a attiré –comme à chaque fois– une grande foule. Ammi Brahim, maâlem (maître de cérémonie) et mqadem (chef spirituel), figure très respectée à Béchar et dans le milieu du diwane, a été un spectateur assidu qui a suivi tous les concerts et n'a pas manqué de prodiguer quelques conseils et autres encouragements aux participants. S. K. Palmarès Premier prix : Sidi Blal de Mascara. Deuxième prix : Jil Saêd d'Oran Troisième prix : Noujoum Diwane de Sidi Bel- Abbès. Nom Adresse email