De violents combats opposaient hier les groupes islamistes armées aux forces dirigées par l'ex-général Khalifa Haftar, lequel semble déterminé à aller au bout de son entreprise, en comptant sur le soutien de l'Egypte et de l'Algérie. Reconnaissant, dans des déclarations faites au journal égyptien Al-Masri al-yaoum, avoir demandé à l'Egypte d'intervenir dans l'est de la Libye contre les groupes armés, qu'il qualifie de terroristes, l'ex-général Khalifa Haftar a également fait état de contacts avec l'Algérie. Selon lui, il appartient à l'Egypte de sécuriser ses frontières avec la Libye. Dans le même ordre d'idées, il mise beaucoup sur un soutien de l'Algérie pour mener à bien son opération contre les "terroristes". Cet ancien officier supérieur de l'armée libyenne, qui affirme avoir un "mandat" du peuple libyen pour combattre le "terrorisme", a proclamé, dans un message récent, qu'il n'y aurait pas de retour en arrière dans son offensive. Il le confirme en poursuivant son offensive contre les groupes islamistes, deux semaines après le début de son opération. Les affrontements, qui ont opposé hier ses forces à des groupes islamistes à Benghazi, dans l'est libyen, ont fait au moins 16 morts. Selon un bilan fourni par deux hôpitaux de la ville, les combats ont fait au moins 16 morts, dont 11 militaires, et 26 blessés. Il s'agit des affrontements les plus violents depuis ceux du 16 mai lorsque le général Haftar avait lancé sa campagne, intitulée "Dignité", pour éradiquer, selon lui, les "groupes terroristes" dans l'Est, faisant au moins 76 morts. Le colonel Saad Al-Werfelli, commandant de la base aérienne de Benghazi et loyal au général dissident, a indiqué que les combats ont éclaté après une attaque à l'arme lourde lancée par des groupes islamistes, dont Ansar Charia, contre un camp militaire de l'armée libyenne. Ces groupes radicaux ont bombardé tôt hier le camp 21, cernant les soldats qui y étaient et faisant des morts et des blessés, a poursuivi le colonel Al-Werfelli. Ce camp appartient aux unités d'élite de l'armée libyenne à Benghazi qui avaient apporté leur appui au général Haftar. Des forces de l'armée de l'air loyales au général dissident sont venues à la rescousse et ont mené des raids aériens contre les assaillants, a ajouté cet officier. Le commandant de la puissante unité des "forces spéciales", Wanis Abou Khamada, avait souligné son appui à l'opération de Khalifa Haftar, mais sans préciser s'il se mettait sous ses ordres. Ce regain de violence a entraîné la suspension des examens de fin d'année dans les lycées de Benghazi, selon le ministère de l'Education, tandis que des appels de collecte de sang ont été lancés par des hôpitaux. Les habitants se terrent chez eux et la ville est quasi paralysée, ont rapporté des témoins affirmant que le bruit des canons n'a pas cessé de toute la matinée. Des familles se sont retrouvées prises entre deux feux, en particulier dans la région de Sidi Fradj, fief d'Ansar Charia, à l'ouest de la ville, selon les mêmes sources. Mohamed al-Hijazi, porte-parole de la force paramilitaire de Khalifa Haftar, a appelé de son côté les habitants à quitter les zones de combat. Khalifa Haftar, qui avait participé à la rébellion de 2011 ayant renversé le régime de Mouammar Kadhafi, assure que son objectif ultime était d'"éradiquer le terrorisme" et de "former l'armée nationale" condamné. M T Nom Adresse email