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Transition énergétique La fin du conventionnel ? L'Algérien reçoit aujourd'hui des signaux contradictoires sur l'importance des richesses pétrolières de l'Algérie.
Le discours officiel reste optimiste sur le niveau conséquent de nos ressources en hydrocarbures. Ali Hached, conseiller du ministre de l'Energie, évoque un troisième âge pétrolier en Algérie. Nous avons des quantités importantes de gaz dans notre sous-sol : tight gas et gaz de schiste qui nous permettront de couvrir la demande à moyen et long termes de notre pays et un niveau d'exportation d'hydrocarbures compatible avec nos besoins de financement de l'économie et d'honorer nos engagements internationaux (contrats gaziers long terme avec l'Italie, l'Espagne, la France...). Nombre de spécialistes de l'amont sont pessimistes. Les chiffres annoncés montrant l'importance de nos ressources en gaz de schiste, 3e dans le monde, ne sont qu'un potentiel et non des réserves. Il faudrait forer de nombreux puits pour évaluer ce potentiel et déterminer si les réserves découvertes au cas échéant sont commercialement exploitables. Tout un challenge. Il faudra 10 ans, après un intensif travail d'exploration, pour que nous soyons sûrs de l'existence d'importantes réserves en hydrocarbures non conventionnelles. En attendant, le conventionnel restera dominant dans la production d'hydrocarbures du pays. Ce qui inquiète aujourd'hui, c'est la tendance à la baisse de notre production et de nos exportations d'hydrocarbures, résultant d'un rythme d'extraction intensif au cours de la première décennie 2000, le déclin de gisements majeurs (Hassi R'mel, Hassi Berkine, Ourhoud, Bir Rebaâ, Rod...) ainsi que le retard dans la mise en service de nouveaux gisements. On peut se demander alors si cette tendance se poursuivra en 2014-2019. Sur cette question, le discours officiel s'avère optimiste. Le plan d'action du gouvernement annonce une augmentation de la production d'hydrocarbures à court et moyen termes. Les observateurs avisés de l'amont algérien disent que cela dépendra de la mise en service rapide des gisements de gaz du Sud-Ouest et du Sud- Est algérien : Touat, Timimoune, Reggane nord, Ahnet, Isarène, Bourrahat, et de pétrole : Bir Sebaa, Takazaouet est et ouest... Or ces spécialistes nous disent que la gestion de l'amont est actuellement catastrophique. Pas de capitalisation des connaissances, démobilisation et fuite des cadres vers les compagnies étrangères, manque de ressources qualifiées dans le forage. Les techniques modernes d'optimisation de la production des gisements ne sont pas suffisamment utilisées. L'outil national de forage limité est disproportionné par rapport à l'ambitieux plan de développement de Sonatrach 2014-2019. Plusieurs gisements découverts ne sont pas encore développés. Avant d'exploiter le gaz de schiste, ils préconisent de confirmer l'important potentiel en tight gaz (ressource non conventionnelle), surtout dans les quartzites de Hamra au Sud-Est. Toutes ces ressources en friche laissent à penser que le gaz, dont une partie non conventionnelle, continuera à dominer notre mix énergétique pendant au moins 20 ans. Mais la question est de savoir si la croissance de notre consommation de produits énergétiques ne sera pas freinée par une politique plus volontariste de l'Etat. A ce rythme, nos réserves d'hydrocarbures vont diminuer sensiblement dans peu de temps. Ce modèle de consommation énergétique est insoutenable. Nous allons tout droit vers une incapacité à maintenir un rythme d'exportation d'hydrocarbures susceptible de financer notre développement économique. Plus grave, le plan d'actions du gouvernement n'insiste pas sur l'efficacité énergétique, sur les économies d'énergie qui doivent faire partie intégrante du mix énergétique. Ainsi, entre 2030 et 2050, l'Algérie n'a pas d'autre choix que de basculer vers un modèle énergétique moins carboné où le solaire sera une composante importante du mix énergétique. L'important aujourd'hui est également de passer à une transition économique où l'intelligence, la compétence et l'innovation seront progressivement le principal capital de notre économie. K. R. Nom Adresse email